Annoncé fin décembre 2015, le premier livre sur les coopérations transfrontalières du Grand Est paraîtra en septembre prochain. En neuf mois, le projet a pris corps. Après de vaines séances de brain storming, le titre s’est imposé comme une évidence : « Grand Est, l’Europe entre voisins » exprime la proximité intrinsèque de la nouvelle région française indissociablement liée à ses voisins luxembourgeois, allemands, suisses et belges. Enrichi par 126 articles de la rubrique Correspondances transfrontalières, l’ouvrage s’est étoffé. Richement illustré par les dessins d’André Faber et le graphisme d’Arnaud Hussenot, le livre comptera 128 pages conformes au sommaire initial.
Emploi-formation
Entre un Grand Est miné par le chômage et des régions voisines en quête permanente de main d’oeuvre, les vases communiquent mal. Les freins psychologiques et linguistiques perdurent, la formation transfrontalière n’en est qu’à ses débuts et la grande majorité des frontaliers n’ont pu compter que sur eux-mêmes pour trouver leur emploi.
Les stratégies territoriales, régionales et bilatérales s’esquissent pour répondre aux besoins du marché du travail. L’utopie prometteuse d’un trilinguisme français-allemand-anglais généralisé élargirait les compétences tout en rapprochant les citoyens du Grand Est de leurs voisins.
Environnement
La faune, la flore, l’air et les cours d’eau ignorent les frontières. Pas l’administration.
Les défenseurs de l’environnement ont appris à s’entendre pour préserver les richesses naturelles, limiter les pollutions et anticiper les conséquences du changement climatique. Les programmes européens jouent un rôle majeur dans l’harmonisation des données, l’accompagnement à la transition énergétique et l’émergence de la construction de haute qualité environnementale.
A Beckerich, à Fribourg ou à Rhein-Hunsrück, des élus visionnaires et citoyens engagés ont parsemé l’espace transfrontalier de références européennes du développement durable.
Urbanisme
A l’ère des frontières-barrières a succédé le temps des métropoles transfrontalières.
A Strasbourg, le projet urbain Deux-Rives enjambe le Rhin pour relier la capitale alsacienne à sa voisine allemande Kehl.
Entre Huningue, Weil-am-Rhein et Bâle, 3Land efface les frontières pour ériger une ville trinationale.
L’Eurodistrict SaarMoselle ressoude un espace marqué par une histoire commune singulière et tourmentée.
Entre le nord lorrain et le Luxembourg, l’opération d’intérêt national Alzette-Belval pose les jalons d’un urbanisme concerté.
Numérique
Si virtuels soient-ils, les échanges numériques s’appuient sur des infrastructures physiques. A l’heure du Net universel, les frontières régionales demeurent fort tangibles. Pour les franchir, les pionniers privés ont fait preuve d’audace et les universitaires, de pugnacité.
L’accompagnement du troisième âge a ouvert la voie à une coopération institutionnelle avec le cluster franco-allemand dédié à la Silver économie.
Les pépinières et les tiers-lieux qui jalonnent les frontières constituent un terreau fertiles pour les jeunes pousses du numérique.
Mobilité
Dans l’espace du Rhin supérieur, la conjonction entre des moyens financiers considérables et un fort volontarisme politique permet parfois de poser de nouvelles passerelles entre deux collines inégalement peuplées séparées par le fleuve.
Aux frontières du Luxembourg, les voies de circulation peinent à absorber un flux de travailleurs frontaliers en progression constante. En dépit des efforts engagés pour améliorer les dessertes routières et ferroviaires, le Grand-Duché risque de voir sa croissance triomphale compromise par la thrombose de ses accès. Institutions et collectivités lorraines plaident pour une gouvernance mieux structurée et une répartition plus équitable des richesses.
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