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Grand Est L’année des rebondissements

Caractérisée jusqu’alors par sa constance, la région a connu deux rachats en moins d’un an.

L’été dernier, Roederer (Strasbourg) se portait acquéreur d’un cabinet historique nancéen, D’Halluin, consolidant ainsi sa présence en Lorraine. L’annonce la plus spectaculaire fut celle du rapprochement, début juin, de deux « majors » de la place messine, Gras Savoye et Berger-Simon. Ils créent une filiale qui s’implantera sur quatre étages en plein centre de Metz, dans les locaux de Berger-Simon. La structure de 51 salariés, qui a réalisé en 2003 un commissionnement global de 6 ME, constitue un nouveau poids lourd régional et détiendra l’une des principales plates- formes du grand Est en prévoyance, gestion de frais médicaux et en assurance des collectivités.

Pierre Simon Gras Savoye-BergerLes économies induites par notre rapprochement ne se traduiront pas par des suppressions de postes, mais par une mobilisation supplémentaire de personnel au service de nos clients.

Pierre Simon, qui dirigera la structure avec Patrick Grimm, directeur de Gras Savoye Nancy-Metz

Le courtier national conservera son antenne à Nancy, tandis que Berger-Simon gardera une activité d’agent MMA.

Réagir face à la crise

À Nancy, le cabinet fondé par Jacques Rabner en 1958 mise plus que jamais sur son adhésion au réseau d’indépendants Civry, qui compte à présent 13 membres répartis sur les trois quarts du territoire national, pour constituer une entité indispensable aux yeux des compagnies. De son côté, le meusien Mangin se recentre sur son marché de base, les transports de voyageurs et de marchandises, en mettant en place des primes de non-accident particulièrement incitatives.

À Sarreguemines, Malmasson reste fidèle à sa discrétion traditionnelle, mais annonce une réorganisation visant à conforter son emprise sur le tissu industriel est-mosellan d’ici à la fin 2004. Depuis quelques années en effet, la fermeture de fleurons de l’industrie et les délocalisations de centres de production allemands et étrangers dans les anciens pays communistes préoccupent les assureurs du grand Est. Paradoxalement, ce fléchissement économique n’implique pas systématiquement pour eux un rétrécissement du marché. La preuve, Thiébaud, de Belfort (5,219 ME de CA, 1,629 ME de résultat net en 2003), cabinet dédié à la grande distribution, poursuit son ascension au-delà des frontières régionales en se lançant dans le développement transfrontalier et le cocourtage. De même, André Untrau ou Wolfgang Beyer, du cabinet WBIEC dans le Bas-Rhin, sont de ces courtiers bilingues qui traquent la méconnaissance en législation française des grands groupes industriels allemands (notamment en prévoyance collectives) et jouent leur atout dans le conseil en ingénierie sociale.


Le salut par la coopération

Autre marque significative du dynamisme des courtiers de l’Est : leur implication dans le montage de la Société coopérative des courtiers d’assurance (SCCA).

Avec 55 membres, le grand Est est la deuxième région représentée après l’Île-de-France dans cette structure de mise en réseau des compétences.

Hervé de Wazières, président du Sfac

Par ailleurs à l’échelle régionale, Alexis Waldvogel, de La Rhénane d’assurances (600 000 E d’encaissements), a suscité la création d’un groupe d’échanges sur les perspectives et les stratégies de développement du courtage dans une région marquée par l’absence de liaisons ferroviaires à grande vitesse. Cette carence est parfois à l’origine de certaines délocalisations de compagnies. Le TGV reliant Paris est toutefois prévu pour 2007. Et, déjà, une compagnie japonaise, Tokio Marine, annonce son arrivée en septembre sur Strasbourg.

avec l’aimable autorisation de Marie Luginsland


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Pascale Braun

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