Spécialiste des panneaux décoratifs basé à Bar-le-Duc (Meuse), Ober ne craint pas le challenge des démarches normatives. Depuis sa reprise par l’un de ses cadres, Etienne de la Thébeaudière, en 2004, l’ancienne menuiserie a successivement décroché le label PEFC (Programme for the Endorsement of Forest Certification), la certification Forest Stewardship et la classification anti-incendie Euroclasse B. Finalisé l’an dernier, son bilan carbone doit contribuer à l’obtention d’une certification pionnière : Ober compte présenter en décembre les premiers panneaux écoconçus de France.
Le bilan carbone constitue le point de départ de plusieurs plans d’action. Nous avons déjà remédié à certaines déperditions d’énergie et avons engagé un ingénieur pour mettre au point des processus moins émetteurs de gaz à effet de serre.Étienne de la Thébeaudière, président-directeur général du groupe Ober.
Avant même le lancement du bilan carbone, l’entreprise avait investi 568 000 euros dans l’acquisition d’une chaufferie à biomasse qui lui permet de valoriser ses propres déchets et de diminuer la consommation de gaz pour chauffer et presser les panneaux. Une étude menée par EDF a montré de fortes déperditions de chaleur dans les ateliers, qui ont fait l’objet de travaux d’isolation (120 000 euros).
Un enjeu citoyen
Le bilan carbone a mis en évidence l’impact des intrants (vernis, colles, solvants…) qui induisent plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre. Centré sur le site meusien d’Ober – qui détient aussi une usine de 55 salariés à Paris et une filiale de 240 personnes en Tunisie – il a pris en compte les déplacements des salariés.
Le site, à 5 km de la gare de Bar-le-Duc, cumule les handicaps. De nombreux cadres sont domiciliés à Nancy, distante de 85 km. L’entreprise mise sur des véhicules hybrides que Peugeot pourrait mettre à disposition des commerciaux pour atténuer ce poste d’émission.
Améliorer son bilan carbone constitue un enjeu citoyen et permet d’anticiper les évolutions réglementaires. A terme, la démarche constituera peut-être un avantage concurrentiel mais nous n’en sommes pas encore là.
Etienne de la Thébeaudière
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