Ancien dirigeant de la soudière Novacarb, représentant de l’Union des industries chimiques de Lorraine et vice-président de la chambre de commerce de Meurthe-et-Moselle, Gilles Schaff préside le groupe de travail Pacte Lorraine au Conseil économique, social et environnemental de Lorraine.
La préfecture de Région comptabilise 191 projets retenus dans le cadre du Pacte Lorraine, pour un engagement financier de 80 millions d’euros. Or, vous ne dénombrez que 118 projets mobilisant 41 millions d’euros. Comment cette différence s’explique-t-elle ?
La préfecture comptabilise des investissements décidés par l’Etat dans le cadre du Pacte, mais également en-dehors de ce dernier ou prévus sur du plus long terme. Selon cette vision quelque peu optimiste, l’Etat, qui s’est engagé à hauteur de 150 millions d’euros pour la période 2014/2016, est presque parvenu à mi-parcours du Pacte.
Nous nous référons pour notre part aux données de la commission mixte du Conseil régional de Lorraine et du CESEL, qui constitue le seul point d’entrée du dispositif. Cette commission a enregistré 247 dossiers, dont 30 ont été considérés « hors Pacte » et 15 autres bénéficieront de subventions dans un cadre différent. Sur les 202 projets restants, 84 sont en cours d’instruction. Les 118 autres ont fait l’objet d’attributions et d’engagement pour un montant de 41 millions d’euros en 2014. L’objectif 1, qui concerne la Vallée européenne de l’énergie et des matériaux (Veme), représente 18 projets, contre 54 pour l’objectif 2, qui vise à dynamiser les filières d’avenir et d’excellence, et 46 pour l’objectif 3 qui porte sur la promotion des démarches innovantes d’attractivité et d’aménagement du territoire.
Pourquoi le Pacte, qui misait à l’origine sur 12 filières d’excellence potentiellement éligibles, n’en flèche-t-il plus que six ?
Nous avons voulu partir sur des filières réellement différenciantes – le bois et la forêt, l’aéronautique, la santé, l’automobile et la filière agricole. Il était également judicieux de se centrer sur les matériaux, domaine ou les laboratoires et instituts de recherche sont sur-représentés par rapport à l’ensemble du territoire. Mais ce choix n’empêche pas que des filières non retenues soient aidées au titre du Pacte.
Quinze mois après sa signature, quelles sont à vos yeux les principales avancées du Pacte Lorraine ?
Cet outil permet à la Lorraine de communiquer sur des dispositifs de soutien qui peuvent être fort utiles aux porteurs de projets. Plafonnées à 25 % du coût du projet pour les grands groupes et à 45 % pour les PME, les subventions peuvent être décisives lorsqu’elles augmentent la rentabilité d’un investissement ou permettent de limiter l’apport bancaire. Le Pacte présente également le grand intérêt de faire travailler ensemble les services de l’Etat, les collectivités, les porteurs de projets et les laboratoires et universités.
Comment expliquer le démarrage difficile du Pacte ?
Le démarrage a effectivement été très difficile. L’Etat et le conseil régional ont dû s’accorder sur un point d’entrée unique et sur les modalités de suivi des dossiers. Les filières ne se sont pas encore suffisamment appropriées l’outil mis à leur disposition. Le dispositif manque encore de notoriété. Mais nous avons bien progressé. Mis en ligne en début de semaine, l’Atlas de la Veme répertorie et localise environ 1 500 entreprises innovantes et centres de ressources. Nous envisageons également la création d’un label Pacte Lorraine pour renforcer la visibilité de la démarche.
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