« La coopération transfrontalière ne se fait pas en un jour »
L’Eurodistrict avait fait du tram-train son projet phare. Le gel du projet suite au désistement du Land de Sarre constitue-t-il son premier grand revers ?
On ne peut pas le qualifier ainsi. L’Eurodistrict s’est engagé dans de nombreux thèmes, dont celui de la mobilité, où il est parvenu à maintenir et à étoffer une ligne de bus transfrontalière. La Sarre s’est retirée pour des raisons de modération des dépenses que nous devons accepter. Nous voulions réaliser une étude de faisabilité pour demander des subventions. Le Land n’est pas dans cette logique, mais les élus sarrois unanimes continuent à soutenir le projet. Notre prochaine étude de faisabilité ouvre la voie à d’autres réflexions, dont le bus à haut niveau de services (BHNS). L’Eurodistrict est le laboratoire d’une nouvelle approche de la mobilité et de la restructuration urbaine.
L’Eurodistrict suffira-t-il à gommer les frontières qui subsistent en matière de santé et d’économie ?
Nous nous trouvons à la croisée des chemins. Soit l’Eurodistrict est là pour mettre en oeuvre de grands projets, soit il se met au service de projets plus modestes qui avancent pas à pas. En matière de santé, notre objectif est de permettre à chaque citoyen d’accéder aux soins les plus proches et les plus performants. Nous en sommes loin, mais nous avons créé une commission santé pour répondre aux urgences médicales. Nous comptons sur le projet d’institut de soins infirmiers transfrontaliers pour anticiper la pénurie de blouses blanches, particulièrement en Sarre. Sur le plan économique, la Sarre manque de foncier et de main d’œuvre. L’Est mosellan, lui, ne manque ni de terrains, ni de demandeurs d’emplois. Notre collectivité est nouvelle, elle ne peut pas remplacer tout le monde. Aujourd’hui, elle construit une bonne image du potentiel économique commun. Rome ne s’est pas faite en un jour.
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