Selon la CGT, un investissement de 120 millions d’euros dans une nouvelle aciérie électrique pérenniserait l’usine ArcelorMittal de Gandrange tout en créant environ 200 emplois.
La CGT a présenté jeudi 10 mai une proposition de nouvelle aciérie électrique qui sécuriserait l’usine ArcelorMittal de Gandrange (Moselle), dont l’ultime laminoir à couronnes et à barres (LCB) périclite depuis la fermeture de l’aciérie et du train à billettes en 2009.
Le LCB, qui devait produire 400 000 tonnes d’acier par an dans la nouvelle configuration, n’a pas dépassé les 250 000 tonnes. Le site présentait en 2011 des pertes de 4 millions d’euros qui s’aggraveront sans doute cette année. Sans investissement, ArcelorMittal Gandrange est condamné d’ici deux à trois ans.
Jacky Mascelli, délégué CGT de l’entreprise, qui compte aujourd’hui 350 salariés dont 290 à la production.
Mandaté par le syndicat, le cabinet messin 3 E consultants pointe les faiblesses de l’organisation actuelle du site et propose la création d’une aciérie électrique d’un coût approximatif de 120 millions d’euros pour conforter le potentiel du LCB. Approvisionné depuis les aciéries d’ArcelorMittal à Duisbourg en Allemagne, à 350 km de Gandrange, à Varsovie, en Pologne à 1 400 km, et à Hambourg, en Allemagne à 900 km, Gandrange ne maîtrise ni les coûts de la matière première, ni les conditions de qualité et de fiabilité de ses livraisons.
Selon le cabinet, la construction d’une nouvelle aciérie à Gandrange supprimerait les frais de transport et favoriserait les relations commerciales avec les clients régionaux. Elle permettrait de surcroît de saisir l’opportunité du marché du recyclage de la ferraille, que les professionnels du secteur exportent vers la Turquie depuis la fermeture récente de plusieurs aciéries électriques françaises.
L’investissement, auquel pourraient contribuer les collectivités et les professionnels de la ferraille, générerait quelque 200 emplois sur le site, qui a perdu 575 emplois lors de la restructuration de 2008.
La CGT a présenté le projet à plusieurs élus régionaux ainsi qu’à Eric Pierrat, commissaire à l’industrialisation de la Lorraine, et assure avoir obtenu un soutien unanime.
Nous validons les données présentées dans l’étude. Le projet présente un intérêt évident en termes de création d’emploi et de maintien du savoir-faire tout en s’inscrivant dans la volonté de régionale de conforter la filière du recyclage. La proposition souligne la nécessité de passer d’une économie de spéculation à une économie de production.
Jean-Pierre Masseret, président du conseil régional de Lorraine, qui a assisté à la présentation.
Mais ArcelorMittal, présenté comme investisseur potentiel du projet, n’a pour l’heure manifesté aucune intention de s’impliquer.
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