La visite de François Hollande en Lorraine a débuté à Uckange, sur le site de la plate-forme de recherche et développement publique Métafensch dont il avait annoncé la création en septembre 2013. Dans les immenses locaux – encore non chauffés – de l’ancien haut-fourneau U4 d’Uckange, quatre industriels ont présenté les recherches prévues sur cet espace de 2 000 m². L’Etat a d’ores et déjà engagé 20 millions d’euros et portera sa subvention à 50 millions d’euros si les projets aboutissent.
Derichebourg compte implanter à Métafensch un pilote de transformation de véhicules en fin de vie. Présenté par Manuel Burnand, son directeur environnement, le projet consiste à valoriser les résidus de broyage – mousse de sièges et autres composantes pastiques représentant 25 % du poids d’une automobile – en gaz susceptibles d’alimenter des installations industrielles de proximité. L’installation d’un four à deux étages permettant une pyrolyse à 500°, puis 1 200°, doit mobiliser 4 millions d’euros et traiter 10 000 tonnes de matières métalliques.
Deux projets liés aux aciers de demain
Frank Supplisson, récent repreneur d’Ascométal, présente deux projets liés aux aciers de demain. A Hagondange, le Creas, centre de recherche d’Ascométal, détient déjà deux fours d’essai de capacité respective de 20 kg et de 1320 tonnes. L’industriel compte implanter à Métafensch un four permettant une coulée intermédiaire. Ascométal doit également étudier à Métafensch une technologie de rupture consistant à imprimer de la poudre d’acier sans avoir recours aux fondeurs.
Jean-Paul Herteman, président directeur général de Safran et Georges Duval, directeur général de la branche Alliage d’Eramet, ont présenté conjointement les projets Recytial et Titan, respectivement dédiés au recyclage et à l’impression du titane. Le premier projet consiste à refusionner en Lorraine des copeaux de métal comportant du titane, opération jusqu’alors effectuée soit en Russie, soit au Etats-Unis. Métafensch devrait également accueillir une installation pilote de poudres d’alliage de titane.
« Florange vit »
A Florange, François Hollande s’est entretenu avec les représentants de la CFDT et de la CFE-CGC, FO et la CGT ayant décliné l’invitation. Le chef de l’Etat s’est ensuite entretenu en présence de la presse avec une dizaine de salariés concernés par les reclassements imposés par l’arrêt des hauts-fourneaux. Technicien, ingénieur, électricien ou dessinateur ont témoigné de leur cursus, soulignant tous une période éprouvante entre 2010 et 2012, mais estimant s’en être globalement bien sortis.
A la seule critique implicite formulée par un technicien évoquant le sort des sous-traitants, le chef de l’Etat a admis qu’il s’agissait “d’une des faiblesses du plan”, assurant néanmoins que la reprise des investissements d’ArcelorMittal à Florange ne pouvait que redynamiser la vallée de la Fensch. “Florange est un symbole du respect de la parole de l’Etat au plus haut niveau et un exemple pour la France. C’est le symbole d’une lutte, d’une crise puis d’une réussite. Si on se mobilise, on peut rebondir”, a assuré le chef de l’Etat dans un élan métaphorique.
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