Les cent premières recrues du service militaire volontaire (SMV) ont reçu la visite du président de la République, jeudi 29 octobre à Montigny-les-Metz. Grâce au réseau des Missions locales, la caserne mosellane expérimente un dispositif d’insertion et d’encadrement qui doit s’étendre à un millier de jeunes chômeurs d’ici à septembre 2017.
En uniforme et cheveux courts sous leur calot, les recrues du Service militaire volontaire (SMV) du quartier militaire Colin de Montigny-les-Metz – qui sont, pour la plupart d’entre eux, des jeunes en difficulté – n’ont pas caché leur fierté de recevoir, jeudi 29 octobre, la visite de François Hollande. L’hôte de l’Elysée est venu inaugurer ce dispositif d’insertion innovant, destiné à reconstruire l’aptitude professionnelle de jeunes de 18 à 25 ans déboussolés.
Entouré d’un aéropage de ministres – Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, Myriam El Khomri (Travail, emploi, formation professionnelle), Patrick Kanner, (Ville), et les deux régionaux de l’étape, Christian Eckert (Budget) et Jean-Marc Todeschini (Anciens combattants) –, le président de la République a indiqué s’être inspiré du service militaire adapté (SMA) existant Outre-Mer pour « offrir aux jeunes de la Métropole un cette deuxième chance très importante pour les jeunes et le pays ».
Rôle-clé des Missions locales
Actuellement au nombre de 100, dont 28 filles, les recrues mosellanes dont le nombre atteindra 500 en mai prochain. 80% du public du SMV a été recruté par les Missions locales du département.
Logés et nourris, les jeunes percevront une solde mensuelle de 313 euros portée à 676 euros pour les titulaires d’un CAP ou d’un BEP. Durant 6 à 12 mois, ils bénéficieront d’une remise à niveau scolaire, se verront proposer de passer le permis de conduire et suivront des formations assorties de stages en entreprise dans les domaines de la logistique, de la sécurité et des métiers de bouche. Opérationnel à Montigny-les-Metz depuis le 15 octobre 2015, le dispositif s’étendra progressivement à 6 autres centres en France entière.
Jovial et attentif, François Hollande s’est rendu dans les chambrées des jeunes militaires pour évoquer les détails de leur vie quotidienne, du lever à 6 heures à l’extinction des feux à 22 heures, aucune sortie n’étant autorisée en-dehors du week-end. Deux jeunes ont quitté le dispositif au cours des deux premières semaines.
Un cadre “rassurant“
Relayées par les cinq missions locales de Moselle, les candidatures ont afflué à raison de 250 pour les 100 premiers postes et les effectifs sont déjà au complet pour les 400 postes suivants.
Les candidats sont en recherche d’un cadre rassurant. Ils trouvent dans le service militaire volontaire l’assurance de l’hébergement et la possibilité de se poser durant quelques mois.
Béatrice Machot-Leporé, directrice générale de la Mission locale du Pays messin
Engagés sous statut militaire, les jeunes présentent nécessairement un casier judiciaire vierge. La visite médicale préalable inclut des tests de dépistage de stupéfiants qui seront réitérés à plusieurs reprises de manière annoncée ou inopinée. Des résultats positifs peuvent être tolérés au début, à condition que les jeunes se désintoxiquent par la suite.
Le service militaire volontaire peut jouer un rôle dans la prévention de la délinquance. Il constitue une opportunité pour des jeunes désoeuvrés de suivre une formation à laquelle ils n’auraient peut-être pas eu accès autrement. Ces jeunes peuvent être mobilisés au service de la collectivité en cas de besoin, mais ne porteront pas d’armes.
Sébastien Koenig, adjoint de la mairie PS de Metz en charge de la Tranquillité publique et président de la Mission locale du Pays messin
Cette dernière constitue l’une des composantes du Contrat Local de Sécurité et de la Prévention de la Délinquance (CLSPD) de la ville.
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