La toute jeune Fédération des industriels des réseaux d’initiative publique (Firip) veut apporter sa contribution à la feuille de route numérique du gouvernement.
Rencontre avec le délégué général de la Firip, Jean-Christophe Nguyen Van Sang.
Officiellement créée le 6 décembre, la Fédération des industriels des réseaux d’initiative publique ou Firip* n’aura mis que trois mois à se constituer. Elle regroupe une trentaine d’entreprises dans toute la France, présentant des tailles et des activités différentes, mais toutes liées au développement de la fibre optique (Groupe Marais, Firalp, Scopelec, Sogetrel…).
Certains de nos membres comptent plusieurs centaines de salariés comme la Sanef et sa filiale Sanef Télécoms, d’autres sont des start-up (Defir, Telenco Distribution). De l’entreprise de génie civil, spécialisée dans la construction des réseaux, aux exploitants de bande passante, nous constituons un écosystème qui arrive à maturité. Nous avons eu la chance d’assister à l’émergence, puis à la construction d’une filière qui a représenté 3,5 milliards d’euros d’investissement en France au cours des dix dernières années.
Le numérique, un intérêt général
L’économie numérique concerne 80 % de l’économie française et représentera 700 000 emplois d’ici à 2020 (étude McKinsey 2010). Il est temps de nous rassembler, de nous compter et de préparer l’avenir, dans un domaine où ce qui paraît évident aujourd’hui peut s’avérer obsolète demain. Nous souhaitons en premier lieu accélérer le développement du haut débit et du très haut débit en France. La décision de créer un réseau de fibre optique relève des collectivités, mais les initiatives privées qui s’y greffent fertilisent l’ensemble du territoire.
Le développement du numérique relève de l’intérêt général. Les sénateurs UMP Philippe Leroy (Moselle) et Jean-François Legrand (Manche) avaient entamé les travaux sur la couverture du territoire à très haut débit. La « feuille de route » du gouvernement, que dévoilera prochainement Jean-Marc Ayrault, doit poursuivre sur cette voie. L’exemple de la Moselle, qui s’est dotée d’une boucle locale de 900 kilomètres, est probant : toutes les zones d’activités sont desservies par le haut débit, la concurrence entre opérateurs a fait baisser les prix et la boucle est aujourd’hui l’une des plus rentables de France.
Nos métiers ont également besoin de main-d’œuvre et manquent cruellement de formations initiales ou continues. Les domaines de l’installation et de la maintenance, ou des datacenters, recèlent pourtant des métiers à haute valeur ajoutée – sans compter les métiers de demain que nous n’imaginons même pas encore. Alors même que nos activités doivent créer 15 000 à 20 000 emplois directs au cours des dix prochaines années selon l’Arcep (l’autorité de régulation des télécommunications), il n’existe toujours pas de bac pro, option économie numérique ! La Firip se propose de s’impliquer aux côtés de l’Education nationale dans le grand chantier de la formation.
Nous interviendrons également auprès des autorités de régulation, des élus, des financeurs, des utilisateurs, de l’Union européenne et de tous les acteurs qui pourront contribuer à la consolidation de l’économie numérique, qui constitue une source de création de richesse depuis plus de dix ans.
* La Firip a été créée à l’initiative d’Etienne Dugas, président du Groupe Marais, leader dans la fabrication et la location de trancheuses pour l’enfouissement de réseaux.
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