Titulaire d’un doctorat en sciences politiques obtenu à l’université de Kassel (Land de Hesse) où elle a également enseigné, Esther Mikuszies s’est spécialisée dans les thématiques de la citoyenneté et des migrations.
Elle dirige depuis février 2018 le Goethe Institut de Nancy et son antenne de Strasbourg. A la fois école de langues et institut culturel de l’Allemagne sur le plan mondial, l’institution relaie avec enthousiasme les ambitions de la Métropole du Grand Nancy dans la relation franco-allemande.
Quel rôle le Goethe Institut a-t-il joué dans les Entretiens franco-allemands de Nancy, dont la deuxième édition s’est tenue les 14 et 15 mars 2019 ?
Nous somme partenaires de cette rencontre depuis la première édition. Cette année, nous avons co-organisé avec la Métropole du Grand Nancy la ICC Party consacrée aux industries culturelles et créatives, qui a réuni 150 personnes dans une très bonne ambiance. Un DJ Set en B to B franco-allemand a animé la soirée au rez-de-chaussée de l’institut et nous avons ouvert nos trois étages aux représentants de l’écosystème local des industries culturelles. Nous avons ainsi présenté l’incubateur Stand up-Artem, le Cluster ICC métropolitain, l’Artem Game Lab, Limédia, plus grande bibliothèque numérique de France mise en place par le Sillon lorrain et le projet de l’Octroi porté par la Ville de Nancy, ainsi que les deux équipes lauréates de notre concours Oh my Goethe.
Cette Party sera certainement le point de départ d’une nouvelle dynamique. Nous proposons non seulement des cours de langues, mais aussi une ouverture sur la culture allemande. A Nancy, nous entretenons des relations étroites avec des acteurs culturels, éducatifs et politiques. Nous sommes partie prenante de la relation franco-allemande à Nancy et je suis convaincue que le traité d’Aix-la-Chapelle renforcera encore ces liens.
Comment se poursuit ce projet Oh my Goethe, lancé en septembre dernier en partenariat avec la Métropole du Grand Nancy et l’Institut français ?
Ce projet a pour but de renforcer la coopération franco-allemande dans les domaines de l’industrie culturelle et créatrice et d’accompagner les acteurs de l’idée fondatrice jusqu’à sa concrétisation. Nous avons accueilli une vingtaine de candidats originaires, soit du Grand Nancy, soit d’Allemagne, et les avons accueillis durant quatre jours dans le cadre d’un programme d’accompagnement porté par le Strascheg Center for Entrepreneurship (1). Les deux équipes lauréates (2) ont chacune perçu une bourse de 10.000 euros octroyée par la Métropole du Grand Nancy. Nous les accueillons depuis février dernier et pour six mois dans un espace de coworking de 100 m2 aménagé dans nos locaux.
C’est la première fois que le Goethe Institut Nancy s’implique dans une manifestation culturelle comportant une dimension économique. Notre concours était ouvert à tout type de projet créatif, qu’il s’agisse d’art, d’architecture, de graphisme ou de musique. J’ai été surprise de constater qu’aucune candidature ne relevait du numérique. Par ailleurs, j’ai remarqué que les candidats français basent souvent leur projet sur le financement d’une collectivité, ce qui est moins le cas chez les Allemands.
Le Goethe Institut de Nancy s’implique-t-il dans d’autres projets culturels ?
Oui. Nous proposons jusqu’au 29 mars prochain une grande exposition consacrée au centenaire du Bauhaus. Nous allons aussi commémorer cette année les 30 ans de la chute du Mur de Berlin. Nous nous impliquons également dans le projet Freiraum, porté par 40 Goethe Institut d’Europe et leurs partenaires d’art, pour explorer la notion de liberté dans les différentes villes européennes. Sur le plan local, nous avons travaillé à la manière dont on vit la frontière quand on en est très proche. Le projet nous a permis de lancer des ateliers avec le Théâtre national de Strasbourg. Dans ce cadre, nous nous sommes associés à la représentation de la pièce « I’m Europe » de Falk Richter au TNS. Cette initiative nous a également permis d’engager des coopérations durables avec d’autres experts locaux.
Propos recueillis par Pascale Braun
(1) Le Goethe-Institut Nancy travaille avec le Strascheg Center for Entrepreneurship, qui soutient les industries culturelles et créatives dans le monde entier.
(2) Les deux lauréats sont l’association Off Kultur, qui compte organiser un festival de musique simultanément à Nancy et en Allemagne, et le tandem Robert Ilgen/Jeanine Vandamme-Schlimpert, qui entend réinvestir des places publiques par des constructions éphémères de type PopUp.
--Télécharger l'article en PDF --
Poster un commentaire