Agent provocateur
Parrain de manifestations sportives, aventurier des courses pédestres et cheville ouvrière d’initiatives altruistes, l’agent général apporte aux réseaux de dirigeants messins un élan humaniste et un discours direct.
Éric Lucas ne mâche pas ses mots.
Toute vérité est bonne à dire, même si elle n’est pas toujours bonne à entendre, estime cet agent général Generali, installé à Metz (Moselle). Je suis le poil à gratter de certaines compagnies dirigées par des technocrates qui s’ignorent. Je m’interdis d’être déplaisant sur la forme, mais j’assume la confrontation. Plus généralement, les directeurs généraux des grands groupes réécrivent de manière moderne un discours archaïque et prennent entre eux des décisions souvent dramatiques, tant sur le plan national qu’à l’échelle macroéconomique. Dans une situation de crise, il faut écouter les dirigeants des petites et moyennes entreprises, des associations, des ONG, de tous les acteurs de terrain qui veulent éviter la sinistrose et se pencher sur ce qui pourrait aller mieux.
Éric Lucas
Exemplarité et engagement social
Un franc-parler qui n’a pas desservi – jusqu’ici – le développement de l’agence que cet homme de 48 ans toujours très élégant codirige avec son associé, Marc Becker. La liberté de parole, la quasi-parité hommes-femmes et la cohabitation de salariés de tous âges entre en bonne partie dans la motivation de leur équipe de 12 personnes.
Leur cabinet, qui développe aussi une activité de courtage, compte parmi les 24 partenaires de l’Open de la Moselle, un tournoi de tennis d’envergure nationale. Éric Lucas y a créé le club Open Business dans l’espace VIP de la salle des Arènes, qui abrite la compétition. L’agent s’investit également dans Rézo Jeune, une association de dirigeants messins revendiquant un engagement citoyen.
Dans un registre plus altruiste, Éric Lucas a fondé l’association Pour Benjamin afin d’aider ce garçon de 10 ans atteint de la myopathie de Duchenne. Ce collectif à objet unique a financé du matériel (fauteuil, adaptation de l’habitat…), mais aussi exaucé le rêve le plus cher de cet enfant confiné chez lui : sortir, vivre et même s’envoler. Au printemps dernier, le jeune malade et ses parents ont pu survoler en hélicoptère des déserts marocains pour l’arrivée du Marathon des sables. Éric Lucas s’est inscrit, pour la troisième fois, à cette dure épreuve de 250 km pour donner un nouveau rendez-vous à Benjamin au printemps prochain.
Se souvenir d’où l’on vient pour oser inventer
L’assureur prend dans le désert des leçons de courage, d’endurance et d’humilité et en revient conforté dans sa force morale. Né en banlieue parisienne d’un père ouvrier et d’une mère employée, Éric Lucas a découvert au fil de ses études les univers forts différents des universités de Paris-Villetaneuse, et de Paris-Dauphine puis l’Institut supérieur de gestion, tout en travaillant la nuit comme manutentionnaire aux Nouvelles Messageries de la presse parisienne pour payer ses études. Pragmatique et curieux, l’agent s’est penché sur des niches aussi discrètes que la dermopigmentation (maquillage par tatouage) pour proposer aux esthéticiennes de la France entière un contrat spécifique. Son intérêt pour le sport lui a ouvert les portes d’entraîneurs de football de renom pour lesquels il invente de nouvelles garanties sociales.
Abordant l’année 2012 dans l’enthousiasme, son agence prépare une carte de voeux goguenarde mettant en scène les candidats à l’élection présidentielle. En tournant la page, le récipiendaire est invité à prendre « le parti d’assurer ».
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