En déclarant, en mars dernier, que la centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) était susceptible d’accueillir l’EPR, Patrick Devedjian, ministre de l’Industrie, n’aura engendré qu’une polémique fugace.
Reprise par le Républicain lorrain, l’information a inspiré quelque espoir à Jean-Marie Demange, député-maire UMP de Thionville, dès lors « prêt à se battre pour les retombées faramineuses d’un tel projet ». Mais la majorité des élus régionaux s’est cantonnée dans un attentisme prudent. De fait, Cattenom n’a jamais figuré dans la « short list » des sites possibles.
La centrale mosellane ne disposait pas de réserves foncières suffisantes et ne remplissait pas toutes les conditions requises en matière de capacité de refroidissement.
Jean-Roger Régnier, délégué régional d'EDF en Lorraine
Aux impératifs techniques se sont ajoutés des obstacles diplomatiques. Les voisins luxembourgeois, allemands et belges, n’ont jamais accepté l’implantation sans concertation d’une centrale nucléaire à leur porte voici près de vingt ans. La seule évocation de l’EPR a fait bondir le Conseil parlementaire interrégional, instance politique de coopération transfrontalière de la Grande Région.
L’implantation de l’EPR à Cattenom est quasiment exclue, mais la question de la construction ou du renouvellement de certaines tranches peut s’y poser un jour ou l’autre. Dans ce cas, il faudrait bien mesurer la question de l’acceptabilité d’un projet en zone frontalière et il est probable que notre façon de travailler ne serait plus la même.
Jean-Roger Régnier
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