A l’occasion de ses vœux, l’Agence nationale de retraitement des déchets radioactifs (Andra) a présenté le lundi 19 janvier un calendrier qui prévoit le lancement de la construction du site d’enfouissement Cigéo au plus tôt à l’horizon 2021. D’avant-projet sommaire en avant-projet détaillé, le budget prévisionnel se creuse et le BTP de Haute-Marne et de Meuse s’impatiente.
Pour sa première cérémonie des vœux organisée au centre technologique de Saudron (Haute-Marne), Christophe Bouillon, député PS de Seine-Maritime et nouveau président du conseil d’administration de l’Andra, a tenu à dépassionner le débat autour du projet d’enfouissement des déchets hautement radioactifs Cigéo. Début janvier, la dernière polémique en date a révélé l’ampleur des divergences dans l’évaluation budgétaire du projet : tandis que l’Andra avançait le chiffre de 32,8 milliards d’euros sur 130 ans, Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie et de l’environnement, a fixé le 14 janvier dernier un objectif de coût de 25 milliards d’euros, plus conforme aux attentes d’EDF.
Impatience
Il n’est pas raisonnable de présenter une facture alors que le projet n’est pas encore autorisé. Les perspectives à 130 ans nous éloignent des réalités immédiates. Cigéo est un projet dont les entreprises locales ont besoin.
Bruno Sido, président du conseil départemental LR de Haute-Marne
Président de la fédération du BTP de la Meuse, André Poirot partage cette impatience. La manne annuelle de 30 millions d’euros que perçoivent chaque année la Meuse et la Haute-Marne au titre de l’accompagnement bénéficie indirectement aux métiers du bâtiment, sollicités dans le cadre de programmes de rénovation ou de construction.
Nos entreprises se sont structurées pour répondre aux appels d’offres privés. Mais le territoire n’a fait l’objet d’aucun investissement public et les travaux publics restent à la peine.
André Poirot, président de la fédération du BTP de la Meuse
Une maîtrise d’ouvrage renforcée
EDF s’est fortement impliquée sur le territoire, où elle conduit actuellement deux projets d’un montant global de 70 millions d’euros liés au Grand carénage. L’Andra, qui est pour l’heure restée en retrait, remettra le 30 mars prochain un Document territorial détaillant les incidences de Cigéo en matière de formation, d’emploi, de développement économique et de développement du territoire.
En matière de gouvernance, l’Andra a constitué une direction du projet Cigéo qui assure désormais le pilotage global stratégique reliant ses propres métiers Ingénierie et recherche-développement et ceux de ses partenaires EDF, Areva et CEA. Cette réorganisation doit lui permettre de passer de l’avant-projet sommaire remis en 2015 à un avant-projet détaillé (APD) dont la restitution est prévue fin 2017. Le document servira de base à la demande de décret d’autorisation de construction (DAC) dont la délivrance est espérée vers la fin 2021. Selon le scénario le plus prompt, le début d’exploitation pilote démarrerait fin 2025 pour enfouissement du premier colis de déchets hautement radioactifs vers 2030.
--Télécharger l'article en PDF --