Endommagée par un incendie fin août, l’usine mosellane s’appuiera sur le dispositif national Territoires d’industrie pour reconstruire et moderniser ses installations. L’accident imposera 100 millions d’euros d’investissement et plus d’un an de délai. Quarante employés sont toujours au chômage technique.
Un mois après l’incendie qui a ravagé le coeur de l’usine Manoir Industries, Bouzonville (Moselle) respire : le site qui compte 180 salariés survivra au sinistre. Le 29 août dernier, les pompiers sont parvenus à maîtriser l’incendie qui a ravagé 1.000 mètres carrés d’installations stratégiques, sans blessés et ni dégâts environnementaux notables. Mais la commune mosellane de 4.000 habitants craignait une catastrophe sociale : implantée en périphérie du bourg depuis soixante-dix ans, la forge joue un rôle vital dans ce territoire rural qui ne compte qu’une seule autre industrie, le site ZF-TRW. Au grand soulagement des collectivités et des représentants de l’Etat, la direction parisienne de Manoir Industries a rapidement annoncé l’intention de sa maison mère, le groupe chinois Yantai Taihai , de reconstruire les installations endommagées.
Dès la semaine qui a suivi le sinistre, tous les acteurs du territoire se sont réunis pour contribuer à la reconstruction de l’entreprise, dont le savoir-faire est mondialement reconnu.
Denis Paysant, maire de Bouzonville
Seule unité d’estampage du groupe Manoir Industries, qui compte huit unités de production dont six en France, l’usine mosellane fournit des grosses pièces forgées à l’industrie pétrochimique, au secteur de l’énergie et au BTP. Elle exporte 70 % de sa production auprès des clients européens, asiatiques, américains et moyen-orientaux de sa maison mère, qui emploie 1.500 salariés pour 201 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018.
Forge du futur
Située aux confins des frontières allemande et luxembourgeoise, dans un territoire éligible au dispositif Territoires d’industrie , cette pépite méconnue avait retenu l’attention du conseil régional du Grand Est qui se proposait, avant même l’incendie, d’accompagner la modernisation de son procédé.
La reconstruction pourrait permettre de repenser l’ensemble des installations en intégrant les progrès de la forge du futur.
Thierry Didelon, délégué CFDT de Manoir Industries
Le chantier s’annonce long et coûteux. Les experts sont encore loin d’avoir inventorié les dégâts causés au coeur même de la forge par la chute d’une pièce sur une conduite d’huile qui a alimenté le brasier. La reconstruction pourrait demander plus d’un an pour un coût dépassant les 100 millions d’euros. L’usine a redémarré ses activités d’usinage et de parachèvement, mais une quarantaine de salariés restent au chômage technique.
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