Facteur de compétitivité des entreprises, mais aussi enjeu de santé publique et gage d’égalité des territoires, le numérique repose sur des infrastructures qui n’ont rien de virtuel. Dix-septième région française en matière d’économie numérique, la Lorraine accède avec un certain retard au très haut débit (THD). Faute de schéma de cohérence au niveau régional, les conseils généraux définissent leurs priorités, en dépit des incertitudes liées à la réforme territoriale. D’initiative publique ou portés par des opérateurs privés, de premiers grands chantiers témoignent d’une volonté commune de prévenir la fracture numérique.
Selon les chiffres publiés par le conseil économique, social et environnemental mi 2013, la desserte intégrale de la Lorraine en fibre optique coûterait plus de 800 millions d’euros. Les plus gros chantiers régionaux se situeront en Moselle, où le conseil général prévoit le déploiement de la fibre optique sur 13 743 km, soit un investissement de 340 millions d’euros au cours de la prochaine décennie. Le département a déjà bouclé des réalisations d’envergure, tels les réseaux de fibre THD initiés par la communauté de communes de Bitche ou celle des Rives de Moselle.
Grâce aux travaux achevés en décembre 2013 à Maizières-les-Metz, 10 000 foyers et entreprises sont désormais raccordés à la fibre optique et les opérateurs y développent leur offre triple play.
David El Fassy, vice-président de la Fédération des industriels des réseaux d’initiative publique (Firip) et PDG d’Altitude infrastructure
Outre le chantier de Maizières-les-Metz, le groupe basé à Rouen a obtenu auprès du conseil général de la Meuse une délégation de service public consistant à couvrir les zones blanches de l’ADSL par un réseau Wimax à 2 Mbit, puis à déployer un réseau de fibre optique autour des principales zones d’activités pour un montant de 20 millions d’euros. La desserte intégrale du département mobiliserait 170 millions d’euros.
Un PPP en Meurthe-et-Moselle
La Meurthe-et-Moselle a conclu en 2008 un partenariat public-privé avec la société Memonet, constituée du groupe Eiffage, de SFR Collectivités, de la Caisse des Dépôts et de la SEIEF, pour finaliser la couverture HD et la doter d’une dorsale de 833 km de réseau optique. Le contrat d’un montant de 148 millions d’euros s’étale sur 24 ans, ouvrant des perspectives à des intervenants multiples. Spécialiste national des réseaux basé à Moulins-les-Metz (Moselle), Sag France se positionne sur ces nouveaux marchés. Ce groupe de 150 salariés détient à Ecrouves (Meurthe-Moselle) une filiale dénommée STT, qui compte une cinquantaine de salariés pour 15 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.
Nous intervenons tantôt à la demande des opérateurs téléphoniques, tantôt à celle des conseils généraux ou des communautés de communes. Nous nous sommes dotés de moyens techniques performants et innovants pour nous imposer sur ce marché très porteur.
Pascal Schuster, PDG de Sag France
Détentrice d’un parc de dix trancheuses, STT compte à son actif quelque 1 100 km de boucle fibre dans le Grand Est et s’apprête à réaliser 700 km de réseaux pour le conseil général de Haute-Marne.L’entreprise se positionne également sur les prochains marchés du conseil général des Vosges, qui prévoit un déploiement de la fibre optique en trois phases moyennant un investissement de 224 millions d’euros d’ici à 2025.
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