Au parc animalier de Sainte-Croix, en Moselle, cabanes et lodges implantés au plus près des hardes de loups ne désemplissent pas.
Agriculteur et chasseur, Gérald Singer est parvenu à transformer les terres infertiles du village de Rhodes en l’une des attractions les plus prisées du Grand Est. Une décennie durant, le Mosellan a racheté et aménagé 120 hectares de forêts, prairies marécageuses et plans d’eau laissés à l’abandon par la confrérie de Sainte-Croix pour ouvrir en 1980 le premier parc animalier consacré à la faune autochtone.
Gérald Singer et son épouse regrettaient que les enfants connaissent souvent mieux la différence entre des espèces animales africaines qu’entre un chevreuil et un cerf. Dès l’origine du parc, leur objectif a consisté à reconnecter l’homme avec la faune patrimoniale.
Clément Leroux, directeur de la communication du domaine de Sainte-Croix
Aux animaux de ferme, cervidés, renards et sangliers se sont ajoutés des loups, des ours, des lynx, puis des espèces protégées plus exotiques, tels des pandas roux et des gibbons. Le domaine abrite aujourd’hui 1.500 animaux représentant une centaine d’espèces, sans compter les oiseaux migrateurs, qui y font volontiers escale.
Pouvoir de fascination
En 2010, à l’occasion de son trentième anniversaire, le parc a proposé à ses nombreux visiteurs de prolonger leur découverte au-delà du coucher du soleil en ouvrant à la location quatre hébergements nocturnes. Les lodges construits dans le domaine des cerfs, les cabanes donnant sur le territoire des loups blancs, les yourtes posées dans la prairie des chevaux de Przewalski et les cabanes nichées au faîte des arbres ont immédiatement affiché complet. Du bivouac à la taverne de prestige, la plupart des hébergements sont réservés une saison à l’avance, en dépit de tarifs élevés : à la Saint-Sylvestre, il en coûtera près de 300 euros par personne pour débuter l’année au son des hurlements du loup.
L’animal mythique n’a rien perdu de son pouvoir de fascination. Le parc a consacré plus de 1 million d’euros à la construction du Hameau des loups, qui ouvrira en mars 2018. Conçus par l’architecte alsacien Fabien Brion, les lodges semi-enterrés s’élèvent à 5 mètres de hauteur et offrent une vue directe sur le territoire d’une harde. Les 18 hébergements disséminés dans la forêt attirent chaque année 12.500 occupants, dont 15 % de Franciliens et 25 % d’étrangers.
Désormais dirigé par Laurent et Pierre Singer, les fils du fondateur, le parc Sainte-Croix a vu sa fréquentation doubler depuis le début de la décennie, pour atteindre 320.000 visiteurs, soit un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros en 2016. Le domaine emploie 40 permanents et une centaine de salariés durant la haute saison. Doté de cinq espaces de restauration et d’un auditorium, le site peut accueillir jusqu’à 1.000 congressistes. En automne, le brame du cerf, qui voit les hardes se rassembler pour d’impressionnantes confrontations amoureuses, constitue l’un des points d’orgue du domaine forestier.
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