« Il n’y a pas encore de conflit d’usage dans la filière bois »
Après les 18 licenciements sur le site vosgien d’Ossabois, l’essor de la filière vous semble-t-il mis en cause ?
Il convient de distinguer les différents débouchés de la construction bois. Le marché de l’immobilier de loisir, sur lequel se situe Ossabois, s’est contracté à la fin du chantier de Center Parcs à Sarrebourg. Le logement individuel et collectif se trouve également affecté par la crise, qui touche à la fois les particuliers et les collectivités, mais dans une moindre mesure. Le secteur reste porteur, surtout en comparaison des autres filières du bâtiment.
Les quatre projets biomasse retenus en Lorraine par le ministère de l’Ecologie en région suscitent-ils des conflits d’usage entre les différents modes de valorisation possibles du bois ?
La filière bois lorraine écoule aujourd’hui l’intégralité de sa production, soit auprès du négoce et de la grande distribution, soit sous forme de charpentes traditionnelles. Historiquement, le bois-énergie provient de résidus de sciage et de bois en fin de vie de très faible valeur. Les coûts de mobilisation, d’exploitation et de revient de la biomasse forestière ne sont pas encore connus. L’éventuelle concurrence dépendra des prix de valorisation proposés. Pour l’heure, il n’y a pas encore de conflit d’usage entre bois énergie et bois construction. Nous assistons par ailleurs à l’émergence d’une nouvelle valorisation de la ressource locale, celle du bois-construction jusqu’à présent importé, car répondant à des normes spécifiques. L’usine Lorraine Bois industrie, mise en service l’an dernier par le charpentier Poirot, présente la première offre de bois abouté et collé vosgien.
Quelles sont les orientations stratégiques de Gipeblor pour les prochaines années ?
Nous poursuivons notre effort en faveur de la certification PEFC, qui englobe aujourd’hui une centaine d’entreprises et représente 58 % de la production forestière lorraine. Nous comptons également renforcer la communication et la promotion pour l’ensemble de la filière, en concentrant nos efforts sur l’amont. Nous souhaitons accompagner les scieurs dans l’évolution technique de leur métier, qui repose sur de nouveaux outils fiables et performants. Nous élargissons par ailleurs notre réflexion aux feuillus, même si les résineux constituent le cœur de la production lorraine.
* Gipeblor : groupement interprofessionnel pour la promotion et l’économie du bois en Lorraine
--Télécharger l'article en PDF --