Trois ans après l’ouverture du centre Pompidou-Metz, l’effet Bilbao qu’espérait la ville est-il au rendez-vous ?
L’effet Bilbao se mesure sur le long terme. Pour l’heure, la réalité que nous constatons dépasse nos espérances. Le centre Pompidou-Metz a positionné la ville parmi les destinations touristiques inédites de l’Europe continentale. Son rayonnement présente des impacts directs et quantifiables : la fréquentation de l’office du tourisme a bondi de 65 % entre 2009 et 2011 et même des sites éloignés, tels la cathédrale, ont vu leur fréquentation augmenter de près de 20 %.
Le quartier de l’Amphithéâtre, dont l’esthétique est parfois critiquée, engendre-t-il la dynamique économique escomptée ?
Des goûts et des couleurs, on ne discute pas. Le quartier de l’Amphithéâtre, sur lequel aucun contrat n’était signé lors de notre arrivée en 2008, est aujourd’hui rempli à 50 %. En ouvrant ce nouvel espace, nous avons facilité le travail des promoteurs. Ils sont tous là, porteurs de projets nombreux et ambitieux, accompagnés de grandes signatures architecturales. Dans une Lorraine en crise, Metz demeure une ville attirante où s’installent les sièges sociaux de groupes importants, tels Foncière des régions, la Caisse d’Epargne Lorraine Champagne Ardenne ou la Banque populaire de Lorraine, qui conduit un programme important sur la sortie historique de la gare. Le projet Muse sur le quartier de l’Amphithéâtre et celui de Wave Grand Sud en périphérie représentent à eux seuls 63 000 m2 de surfaces commerciales supplémentaires.
La ville est-elle en mesure d’absorber un tel accroissement ?
Les projets commerciaux ne relèvent pas de la ville, mais des promoteurs, qui viennent en connaissance de cause. Je me suis prononcé en faveur du projet Wave Grand sud, car la Zac de Moulins-les-Metz, délabrée et peu gérée, avait besoin d’un point d’ancrage.
Que répondez-vous à vos détracteurs qui craignent une dérive financière ?
La ville, qui présente une situation saine et un faible endettement, avait besoin de réinvestir dans de grands équipements publics. Je n’ai qu’une crainte, c’est que ses infrastructures ne soient pas à la hauteur de ses ambitions.
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