« Un grand moment de géographie urbaine »
Les projets phares se multiplient à Metz, à la mi-temps du mandat municipal de Dominique Gros. Le successeur de Jean-Marie Rausch veut renforcer les positions de la ville au sein de l’agglomération, du Sillon mosellan et de la Grande région transfrontalière.
Vous avez posé le 10 juin dernier la première pierre de la plate-forme Mettis, la ligne de bus à haut niveau de service qui entrera en circulation à l’automne 2013. Le projet est-il resté conforme à sa configuration initiale ?
Le transport en commun en site propre répond aux objectifs fixés dans mon programme municipal : desservir le plateau piétonnier tout en conservant à la ville historique ses fonctions commerçantes, administratives, juridiques et religieuses. Le projet s’est amélioré : deux nouvelles lignes d’autobus complètent le Mettis sur le plateau piétonnier. Pour anticiper les futurs véhicules entièrement électriques, nous avons réservé dans la chaussée des emplacements qui leur permettront de recharger leurs batteries. Nous envisageons également un nouvel aménagement de la place de la gare. Les travaux préparatoires sont achevés, les travaux de surface s’engagent dans les délais prévus et le projet est aujourd’hui porté par l’ensemble des élus de l’agglomération. J’y vois une preuve de pragmatisme et d’intelligence collective. D’aucuns demandent déjà une deuxième ligne !
Outre le Mettis, quel grand chantier actuel vous paraît-il le plus structurant ?
Grâce à l’effet Pompidou, le quartier de l’Amphithéâtre voit converger les signatures des plus grands architectes et les projets d’investisseurs privés. La Zac va entrer en ébullition dès cet été avec la construction de la Halle Michelin. Metz vit aujourd’hui un grand moment de géographie urbaine. Nous sommes devenus des spécialistes de la reconstruction de la ville sur elle-même. Nous le démontrons avec la refonte du quartier de la Manufacture de tabac, les programmes de logements du Sansonnet et des coteaux de Seille, le grand projet urbain de la Patrotte, et même avec la Zac hospitalière de Mercy, certes excentrée, mais qui constituait à l’origine un terrain militaire.
A l’heure où la base aérienne 128 de Metz-Frescaty se vide de ses occupants, la ville est-elle prête à faire face aux conséquences des restructurations militaires ?
On ne prépare pas un tel départ, on le subit. Le projet d’école vétérinaire qui pourrait s’implanter sur le site n’est pas encore acté et la réflexion sur l’affectation de de ces 380 ha situés à Montigny-les-Metz reste ouverte. De mauvais choix pourraient perturber le développement de l’agglomération tout entière.
Comment comptez-vous repositionner Metz au sein de son aire urbaine et des réseaux de villes lorraines et frontalières ?
En matière d’intercommunalité, l’aire urbaine de Metz part de loin. Nous renforçons l’agglomération à marche forcée depuis trois ans et avons demandé son élargissement dans le cadre de la réforme des intercommunalités. Nous avons obtenu satisfaction au sud, avec le Val Saint-Pierre, mais pas au nord. Or, Maizières-lès-Metz a vocation à rejoindre Metz et les secteurs de Semécourt, Talange et Hagondange font partie de notre aire urbaine. Au long du Sillon lorrain, Metz et Nancy ont cessé de se faire la guerre. L’Université lorraine, le plan Campus et l’implantation de l’IRT Matériaux lorrains constituent de grandes réussites communes et nous sommes en bonne voie d’aboutir à la création de l’un des premiers pôles métropolitains de France entre Metz, Nancy et Epinal – seule l’agglomération de Thionville se trouvant pour l’instant en retrait. La Lorraine espère par ailleurs s’inscrire dans le programme européen Metroborder. Metz constituerait la frontière sud d’un espace Luxembourg-Arlon-Sarrebruck-Trèves et deviendrait éligible à ces crédits européens qui nous ont si souvent échappés.
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