Ce fabricant d’articles de literie mosellan exclut toute délocalisation et se fait une fierté de produire en France. Ses cinq usines approvisionnent 15 pays européens.
En ce début d’été, Dodo songe déjà à réchauffer nos nuits d’hiver. Cette année, les équipes de recherche-développement basées au siège social de Saint-Avold (Moselle) ont mis au point une couette calorifique ultralégère, une autre dont une fibre insérée dans le tissu se gonfle d’air pour isoler le dormeur, un oreiller indéformable que même un camion ne parviendrait pas à aplatir…
Nous sommes connus pour notre R&D. A chaque saison, nos clients attendent de nous de nouvelles fibres et de nouvelles étoffes.
Marc Cerf, co-dirigeant de Dodo avec Didier Hanneaux
En trente ans, le tandem a réveillé l’univers de la literie en y imposant une technicité jusqu’alors inédite. Pionnière de la fibre de bambou et des tissus respirants, l’entreprise propose les fibres naturelles et les polyesters de garnissage les plus performants du marché. Dodo compte à son actif une large gamme de mousses à mémoire de forme et détient l’exclusivité pour la France des couettes et oreillers traités à l’acaricide naturel Proneem.
Cette inventivité, relayée par des campagnes de communication constantes, valent au groupe mosellan un succès commercial de dimension européenne. Dodo réalise aujourd’hui 92 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 13% hors de France. La literie ne connaissant guère la standardisation, Dodo décline ses articles à la taille des différents pays européens et s’adapte aux préférences locales. Les pays nordiques ne jurent que par les acaricides naturels et les Allemands se régalent des textures douces, tandis que les Espagnols apprécient les articles légers et pas trop chers. Dodo constate un léger rebond du marché ibérique, un frémissement des ventes au Portugal et un décollage du côté russe.
Issu d’une petite fabrique implantée dans le bassin houiller en 1937, Dodo s’est engagé dans les années 2000 dans une stratégie de développement qui lui permet d’occuper tous les segments du marché de la literie. La reprise en 2004 de l’entreprise Drouault (150 salariés au Mans) lui a ouvert le créneau des couettes et oreillers haut de gamme en duvet d’oie et de canard. Connues dans les réseaux haut de gamme pour ses enveloppes en percale et sa finition manuelle, cette marque de prestige fait désormais l’objet d’une communication grand public. Dodo a également repris les textiles Lasson, spécialistes de la protection de literie basée à la Fontaine-au-Pire (Nord), les duvets Topiol à Paris et les synthétiques Delerue à Saint-Martin de Crau (Bouches-du-Rhône). L’usine de Saint-Avold demeure le vaisseau amiral du groupe avec 55 000 mètres carrés de surface de production et de stockage et une capacité de production journalière de 20 000 couettes et 25 000 oreillers.
Depuis le début de la décennie, Dodo engage des alliances avec d’autres poids lourds de l’industrie et des services européens. Le groupe a procédé à des échanges de licences avec Cauval, propriétaire de la marque de matelas Dunlupillo. Un partenariat de même nature le lie au français Descamps pour la création, la fabrication et la distribution de linge de lit et de linge éponge. Depuis 2010, Dodo fournit aux hôtels Mercure des oreillers à base de bouteilles en plastique recyclées qu’il remplace après un an d’utilisation. Cette année, l’entreprise s’est associée à Vittel, dont la source est également lorraine, pour convertir les bouteilles en plastique non conformes en couettes et en oreillers.
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