Denis Vallance quitte le conseil départemental après 17 années au service de Michel Dinet, puis de Matthieu Klein. Le tandem Dinet-Vallance a impulsé en Meurthe-et-Moselle une politique sociale avant-gardiste basée sur l’engagement d’administrer l’utopie.
Officialisée fin juin, l’annonce du départ de Denis Vallance lui a valu des messages de sympathie d’agents meurthe-et-mosellans de toute catégorie saluant leur « collègue DGS ». Directeur général adjoint devenu directeur général des services en 2001, l’ingénieur géographe a constitué un binôme fusionnel avec son président Michel Dinet, décédé accidentellement en mars 2014.
La politique sociale impulsée par le tandem a maintes fois érigé la Meurthe-et-Moselle en exemple. Le département a entre autres instauré le prix unique pour tous les transports départementaux et assorti systématiquement les marchés publics de clauses d’insertion exigeantes. Patiemment édifiée sous forme de rendez-vous, rencontres et ateliers, la participation citoyenne s’est étendue aux registres les plus variés. Les bénéficiaires du RSA se sont ainsi associés à la création de leur propre site internet, les collégiens, aux actions sur l’environnement et les habitants, aux initiatives de covoiturage, de circuits courts et d’économie solidaire. En interne, le questionnaire sur la qualité de vie des agents au travail a obtenu un taux de réponse de 70 % et le rôle de l’Association du personnel de l’adhésion du personnel de Meurthe-et-Moselle (AP2M) va au-delà de celui d’une simple amicale.
Du local au planétaire
Le développement territorial restera au cœur de la carrière de Denis Vallance, quelle qu’en soit sa forme. Ouvert à un poste national, il n’exclut pas de s’installer à son compte pour mettre ses compétences en œuvre à l’échelle nationale ou internationale. L’ancien coopérant, qui est intervenu en 2012 aux Nations Unies pour défendre sa vision du développement local à l’échelle planétaire, partira cet automne pour une mission de conseil en Amérique latine. Il reste néanmoins attentif à la gouvernance française et tout particulièrement la loi NOTRe, dans laquelle il voit une chance de reconstruire une cohésion entre intercommunalités, départements, régions, nation et territoires transfrontaliers.
L’animation des territoires est devenue très technicienne. Elle s’est structurée autour de compétences de plus en plus nombreuses, mais elle a oublié l’âme des collectivités. Le territoire pertinent, c’est celui du domicile, du travail, des loisirs, celui que Michel Dinet appelait « le territoire d’envie ».
Denis Vallance
Stéphanie Ten-Eyck, jusqu’alors directrice générale adjointe du conseil régional de Lorraine en charge des ressources, lui a succédé début juillet.
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