Le mouton a d’abord été domestiqué pour sa laine, mais sa toison ne rapporte plus d’argent. Le produit de la tonte est aujourd’hui bradé à 30 centimes d’euro le kilo auprès d’importateurs chinois ou, simplement, jeté.
Les éleveurs de la Grande Région, territoire qui couvre cinq espaces frontaliers avec le nord-est de la France, dont la Lorraine, le Luxembourg et la Wallonie, ont fait appel au fonds européen Interreg pour revaloriser ce produit naturel.
Doté de 2,4 millions d’euros, le programme Défi-Laine, qui se déroule jusqu’en 2019, associe 12 partenaires pour en inventorier le potentiel agricole, touristique et économique. Porteuse du projet, l’association wallonne Filière laine a élaboré, en quatre ans, une trentaine de produits désormais fabriqués en série.
En Lorraine, l’association d’industriels Agria Grand Est détectera les entreprises régionales importatrices.
La laine a toute sa place dans l’économie circulaire : le territoire compte des tricoteurs et filateurs qui pourraient utiliser de la matière première locale pour fabriquer des vêtements ou des semelles de chaussures. Méconnues ou oubliées, les caractéristiques du produit ouvrent de nombreux débouchés innovants.
Marie Barthélémy, chargée de mission pour la valorisation non alimentaire des produits agricoles à l'Agria Grand Est
Des réunions techniques en entreprise présenteront les qualités isolantes de la laine, mais aussi ses capacités d’absorption des bruits et des odeurs. En écoconstruction, son usage présente la même performance que la laine de bois, de chanvre ou de lin et apporte un confort supplémentaire en été, emmagasinant la fraîcheur nocturne. Malléable à l’infini, elle permet aussi de fabriquer des produits de décoration. L’Agria organisera un concours d’innovation auprès des écoles de design. Les projets retenus bénéficieront de l’appui du Celabor, centre de services scientifiques et techniques en Belgique.
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