Avec la désignation d’un premier groupement de maîtrise d’œuvre, la probabilité de l’implantation à Bure d’un centre d’enfouissement de déchets hautement radioactifs se précise. Maître d’ouvrage, l’Andra a désigné Technip et Ingérop pour assurer la conception du site de stockage désormais officiellement intitulé Cigéo (Centre industriel de stockage géologique).
Retenu pour une durée de six ans, le groupement dénommé Gayia proposera l’architecture, le calendrier, le coût et le fonctionnement du site, depuis sa construction jusqu’à la fermeture des ouvrages souterrains, envisagée en 2130 après un siècle d’exploitation. Technip mobilisera ses agences de Paris et de Lyon, tandis qu’Ingérop fera appel à ses centres de Courbevoie et de Clermont-Ferrand.
Des coûts insondables
La phase de conception industrielle démarre quatre ans avant l’adoption de la loi qui statuera sur le principe de l’enfouissement en 2016. Outre cet aléa législatif, la nature et le volume des déchets à enfouir restent incertains. Le laboratoire de Bure a historiquement axé ses recherches sur le confinement de résidus issus de combustible retraité, avant de les étendre au Mox (1). Aujourd’hui, l’hypothèse du confinement des combustibles usagés non retraités conduit à reformater le projet. N’intégrant que les déchets hautement radioactifs issus du recyclage, la première estimation de l’Andra est passée de 15 milliards d’euros en 2005 à 35 milliards aujourd’hui.
Face à cette inflation, EDF et Areva, principaux clients de l’Andra, n’ont pas caché leur tentation de chercher une alternative à l’enfouissement. Dans son rapport du 31 janvier, la cour des Comptes demande qu’un nouveau devis intègre rapidement les nouvelles catégories de déchets candidats à l’enfouissement.
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