La Commission nationale du débat public a dû interrompre la réunion publique du 17 juin à Bar-le-Duc. Les opposants au projet Cigéo ont empêché la prise de parole des participants.
La Commission nationale du débat public (CNDP) s’était pourtant efforcée d’éviter les erreurs de la première réunion publique organisée à Bure le 23 mai 2013. Ce 17 juin, le hall des Brasseries de Bar-le-Duc était largement suffisant pour accueillir les quelque 400 participants arrivés dès 19 h.
Président de la commission, Claude Bernet a donné comme promis la parole aux opposants en préambule des débats. Les représentants meusiens et haut-marnais de l’association des élus de Lorraine et de Champagne-Ardenne ont ainsi pu déposer une pétition signée en 2005 par 59 000 citoyens demandant l’organisation d’un référendum sur l’enfouissement des débats radioactifs. Les élus ont été acclamés par un public compact presqu’exclusivement composé d’opposants. Aux acclamations ont succédé les cris et les sifflets qu’aucune injonction n’a pu arrêter.
Montée à la tribune pour exprimer son opposition au projet Cigéo, Patricia Andriot, vice-présidente EELV du conseil régional de Champagne-Ardenne, a vainement tenté de se faire entendre durant une vingtaine de minutes. Peine perdue. A 19 h 45, Claude Bernet a prononcé sans y croire 15 minutes de suspension de séance. A l’évidence, le deuxième débat public, succédant à deux débats annulés, était mort-né. On ignore pour l’heure si la prochaine réunion prévue ce jeudi 20 juin à Nancy sera maintenue.
Gérard Longuet conspué
Passionné, parfois véhément et témoignant d’un engagement intense de part et d’autre, un début de discussion s’est pourtant engagé après la levée de la séance entre représentants de la CNDP et les opposants.
En matière d’enfouissement des déchets, on décide d’abord, on débat ensuite.
Claude Kayser, maire-adjoint de Menil-la-Horgne (Meuse)
Je continuerai à me battre pour que chaque citoyen ait le droit à l’expression.
Laurence Monnoyer-Smith, vice-présidente de la CNDP
L’échange a été interrompu par la venue de Gérard Longuet, sénateur de la Meuse, arrivé après la bataille pour défendre « Cigéo, une chance pour la Meuse » et dénoncer « la loi de la grande gueule ». Conspué aux cris de « FN, corrompu, en prison », l’ancien ministre de la Défense a dû quitter les lieux sous escorte policière.
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