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Daewoo, le suspense continue

Malgré le protocole d’accord, signé entre direction et syndicats de l’usine de Daewoo à Fameck, l’inquiétude persiste en Lorraine. La déroute du sud-coréen Daewoo met également en cause les chances de reconversion de l’ex-bassin sidérurgique.

Daewoo-manifestatonSigné le 19 avril dernier, au terme de dix jours de grève, le protocole de fin de conflit à l’usine de téléviseurs Demsa de Fameck (Moselle) n’a pas suffi à apaiser les craintes des salariés lorrains du groupe sud-coréen Daewoo. Portant sur le montant des indemnités de rupture des 94 futurs licenciés du site, le conflit s’est soldé par l’obtention de primes d’ancienneté variant entre 1 830 et 8 000 euros, qui s’ajouteront aux indemnités légales de licenciement. Le protocole fixe les critères de licenciement et impose à la maison mère coréenne Daewoo de définir un projet de réindustrialisation du site. Enfin, la direction a offert à chaque salarié un téléviseur 16/9e. Mais l’avenir même du site semble compromis et les salariés restent sans nouvelles de l’audit demandé voilà trois mois par le conseil régional de Lorraine.


Expectative morose

Depuis février dernier, les services de Bercy bloquent cet audit sous prétexte qu’il pourrait réserver de mauvaises surprises. Quand les salariés seront-ils donc en droit de connaître la situation exacte de leur entreprise ?

Ammar Bouchama, délégué du personnel de l'usine de tubes cathodiques Daewoo-Orion à Mont-Saint-Martin (Meurthe-et-Moselle)

Navire amiral de Daewoo en Lorraine, cette usine qui emploie 543 salariés, reste plongée dans une expecta- tive morose. Démissionnaire depuis décembre dernier, HC Moon, Pdg de l’entreprise, a été officiellement démis de ses fonctions, début avril, pour être remplacé par Han Seung Won, ancien directeur de la production. De nouvelles revendications salariales pourraient prochainement aggraver la situation du site.


Inquiétude

Présentant 141 millions de pertes et quelque 2 millions d’euros de cotisations impayées, Daewoo-Orion paraît aujourd’hui perdu. L’inquiétude n’est pas moins vive à Villers-la-Montagne (Meurthe-et-Moselle), où trois des cinq chaînes de production restent à l’arrêt. L’usine de fours à micro-ondes ne produit plus que des articles d’entrée de gamme, la direction coréenne ayant rapatrié 30 % de la production. Ses 240 salariés craignent également la fermeture du site.

Au-delà de la déroute de Daewoo, le bilan du pôle européen de développement semble aujourd’hui remis en cause. Créé voilà une vingtaine d’années pour assurer la reconversion du bassin sidérurgique, cet espace transfrontalier de développement ne présente aujourd’hui qu’un millier d’emplois côté français, contre un objectif de 5 000 créations. Ses habitants vivent d’autant plus mal la situation que le Luxembourg et la Wallonie, immédiatement frontaliers, affichent une enviable prospérité économique.


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Pascale Braun

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