Les voyageurs passant de la Moselle à la Sarre pour raisons non professionnelles devront présenter un test PCR de moins de 72 heures, et de moins d’une semaine pour les travailleurs frontaliers. Les mesures sanitaires referment les frontières dans un espace qui pensait les avoir abolies.
Étonnant contre-pied que l’annonce, par Olivier Véran et Clément Beaune, de l’obligation pour les ressortissants français se déplaçant en Allemagne pour des motifs non professionnels de présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures, et de moins d’une semaine pour les travailleurs frontaliers.
Dans la zone frontalière, les élus s’attendaient plutôt à voir une telle décision émaner du côté allemand, l’institut Robert Koch classant la France parmi les zones à risque. Mais l’institut de veille sanitaire fédéral ne situe pas (encore) la Moselle en « zone à variants », qui obligerait les 16.000 travailleurs frontaliers à présenter un test PCR quotidien.
Verrouillage
L’annonce jette un froid, alors même que Clément Beaune, le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, assurait mardi dernier qu’il convenait de coordonner les mesures sanitaires pour éviter la fermeture des frontières.
Nous avons travaillé toute la semaine pour obtenir des mesures plus souples et aboutissons à des mesures plus dures.
Gilbert Schuh, président de Saarmoselle
L’eurodistrict regroupe 700.000 habitants de part et d’autre de la frontière. L’institution conjure les autorités de ne pas barricader les frontières par des fermetures ou des contrôles massifs aux points de passage.
Député LREM de la circonscription de Forbach et président du bureau français de l’Assemblée parlementaire franco-allemande, Christophe Arend voit dans l’annonce de Clément Beaune un moindre mal.
Sans cette mesure, la Sarre perdait la main sur les négociations et nous revenions de facto à la fermeture des frontières. Nous demandons à présent un décret d’application qui intégrera les avancées que nous avons obtenues.
Christophe Arend
Traumatisme
Lors du premier confinement, la fermeture des frontières a causé un réel traumatisme dans un espace frontalier qui se pensait définitivement uni. Les travailleurs frontaliers ont dû effectuer de longs détours pour rejoindre les rares points de douane ouverts, puis se soumettre à des contrôles fastidieux avant de se sentir stigmatisés sur leurs lieux de travail. La fermeture des frontières a également séparé des familles, coupé des malades de leurs soins et privé des retraités mosellans de l’accès à leur banque sarroise.
Des mesures dérogatoires devraient désormais s’appliquer pour les déplacements pour motifs familiaux ou médicaux. L’Eurodistrict, qui mettra en service début mars un premier point de contrôle PCR sur le point frontière de la Brème d’Or, espère obtenir la validation de tests antigéniques rapides.
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