La cokerie de Serémange-Erzange fermera dès fin avril. La crise sanitaire fragilise toute l’activité du site mosellan de 2.200 salariés.
Le Covid-19 aura accéléré la fermeture de la cokerie de Serémange-Erzange, attenante de Florange, dont ArcelorMittal a annoncé l’arrêt lors de son comité social et économique central du 6 avril. Vieillissante, peu compétitive et très polluante, cette installation, qui employait avant la crise sanitaire 170 salariés, se trouvait déjà sur la sellette depuis le CSE du 10 février, qui avait évoqué sa fermeture à court ou moyen terme. Mais l’échéance initialement annoncée à l’horizon 2022 a été raccourcie : l’installation sera arrêtée dès la fin du mois d’avril.
Le sidérurgiste invoque à la fois la conjoncture qui, réduisant la consommation de coke des hauts-fourneaux de Dunkerque, rend moins nécessaire la production de Serémange-Erzange, et son projet global de baisse des émissions de CO2. Mais le facteur social a certainement joué un rôle décisif dans l’accélération. Démotivés et inquiets, les salariés ont freiné des quatre fers lors de l’annonce de la reprise du travail le 25 mars dernier. De source syndicale, l’absentéisme à la cokerie se monte à 40 % de l’effectif. L’annonce de la fermeture évite à la direction d’envisager la réquisition de personnel que permet le plan de continuité d’activité (PCA) dans le cadre d’une installation Seveso.
Contexte anxiogène
Egalement classée Seveso, la division packaging, plutôt atone avant la crise, concentre l’essentiel de l’activité du site. La production d’acier pour boîtes de conserve, qui mobilisait 370 des 2.200 salariés d’ArcelorMittal Florange, n’atteint pas son volume habituel, mais la demande se maintient. En revanche, la crise sanitaire a un effet catastrophique sur l’acier pour l’automobile.
Un investissement de 89 millions a été finalisé en octobre pour mettre en service la nouvelle ligne, dont la production devait monter en charge afin d’atteindre 800.000 tonnes d’acier Usibor d’ici fin 2020. Mais le confinement a stoppé net les procédures d’homologation. Elles devaient permettre la commercialisation dès la fin du premier trimestre. La ligne 1 tourne elle-même au ralenti, au rythme des rares commandes.
Dans ce contexte, l’absentéisme se monte, selon les syndicats, à 30 %. La CGT a déposé le 23 mars une alerte de danger grave et imminent, que les autres organisations, dont la CFDT (majoritaire), ont refusé de lever. Dans l’intervalle, ArcelorMittal France a mis en place un protocole de sécurité sanitaire strict. L’inspection du travail doit rendre compte, d’ici à la fin de la semaine, du mode opératoire mis en oeuvre à Florange, où deux cas de Covid-19 ont été officialisés.
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