Concordia Fibers a inauguré sa première usine française en face du site Safran-Albany. L’ancienne ville de garnison réussit une étonnante reconversion technologique.
Venu de Rhode Island pour inaugurer sa première usine française, l’américain Randal Spencer, président de Concordia Fibers, n’a pas tari d’éloges quant à l’accueil que lui a réservé la communauté de communes de Commercy (Meuse).
Alors que l’on m’avait mis en garde contre l’administration française, j’ai entendu à chaque étape la phrase : « Que pouvons-nous faire pour vous ? »
l'industriel Randal Spencer
Spécialiste des fibres de carbone torsadées de haute résistance, Concordia Fibers s’est implanté dans des locaux construits par la collectivité en face de son principal client, l’usine d’aubes composites Safran-Albany inaugurée en 2014. Détentrice d’un bail de douze ans qui couvrira la dépense publique de 1,7 million d’euros, la société investira 8 millions d’euros dans son équipement. Le site de 1.000 mètres carrés, qui compte aujourd’hui un directeur et trois salariés, compte recruter 40 personnes d’ici à 2020. Commercy constituera la tête de pont européenne de Concordia Fibers, qui envisage déjà des extensions.
En 2013, l’annonce du départ des 700 militaires du 8e régiment d’artillerie a été vécu comme une catastrophe. Avec le recul, ce retrait, qui mettait fin à deux siècles de présence militaire, apparaît comme l’électrochoc dont le territoire avait besoin.
Jean-Philippe Vautrin, président de la communauté de communes
En dix-huit mois, la sous-préfecture de 6.500 habitants a accueilli deux projets représentant 160 millions d’euros d’investissement et la perspective de plus de 500 emplois. Le joint-venture franco-américain Safran-Albany a mobilisé un investissement de 90 millions d’euros et emploie déjà près de 300 salariés, 150 embauches supplémentaires sont programmées. La zone d’activité aménagée compte 16 hectares disponibles, qui pourraient à terme accueillir un pôle aéronautique.
Soldats du Golfe
La reconversion de la caserne Oudinot, qui hébergeait les artilleurs, va accueillir le centre de formation de Cockerill. En 2015, le spécialiste du génie thermique et de l’armement, a acquis la moitié de la friche, soit 10 hectares à un tarif préférentiel, moyennant l’engagement de confier aux entreprises locales un tiers des travaux évalués à 50 millions. Les équipements représentent, quant à eux, un coût de 20 millions d’euros. La première tranche permet d’accueillir depuis septembre les premiers stagiaires. La seconde phase, qui débutera début 2017, comporte la rénovation de quatre casernes transformées en logements de standing et la construction d’équipements sportifs et culturels. Le campus, qui accueillera entre autres des soldats du Golfe, devrait générer une centaine d’emplois directs et indirects.
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