Le groupe franco-luxembourgeois équipe ses sites roumains de panneaux photovoltaïques pour échapper à l’explosion des prix de l’énergie. Il poursuivra cette stratégie sur le site de Calais.
Fin octobre, l’usine Industeam East Europe d’Aiud, en Roumanie, s’approvisionnera en énergie grâce à ses propres panneaux solaires, au terme d’un investissement de 1 million d’euros. L’ensemblier franco-luxembourgeois, spécialisé dans l’implantation et la maintenance de complexes industriels dans le monde entier, compte ainsi échapper à l’ augmentation des prix de l’électricité dans ce pays où il a constitué l’an dernier un réseau de trois entreprises.
En janvier dernier, j’ai appris que notre facture d’électricité mensuelle passerait de 6.000 à 43.000 euros par mois. J’ai aussitôt coupé le courant, installé un groupe électrogène et engagé des études pour installer des panneaux photovoltaïques.
Thierry Franceschetti, PDG du groupe franco-luxembourgeois Industeam
Le groupe emploie un millier de salariés dont 150 intérimaires répartis entre la France, le Luxembourg et la Roumaine. Le groupe prévoit pour 2022 un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros, dont 60 % seront réalisés en France.
Main d’oeuvre
L’implantation roumaine, qui remonte à une quinzaine d’années, était déjà dictée par un souci d’indépendance. Anticipant le manque de main d’oeuvre dans les métiers de la mécanique, de la tuyauterie et de l’électricité, Industeam a formé parmi ses sous-traitants des salariés roumains. Ces équipes qualifiés interviennent régulièrement sur les chantiers internationaux.
En 2020, le groupe, confronté au dépôt de bilan de l’un de ses principaux sous-traitants roumains, a choisi d’y ancrer trois sociétés. Des liens de participation croisés l’unissent désormais à Emsil, qui emploie 140 salariés dans une usine de machines-outils à Oradea et 100 autres dans une usine d’alternateurs à Cluj. Détenue en propre, l’usine Industeam East Europe est dédiée aux équipements fournis aux clients de sa maison-mère, pour garantir la confidentialité industrielle.
Thierry Franceschetti a trouvé en famille la ressource technique qui lui permettra d’équiper ses sites roumains puis, à l’été prochain, ses ateliers d’Ehlerange (Luxembourg) et de Calais (Hauts-de-France). Dirigée par sa soeur, la société Pilotage, basée à Thionville, assurera l’installation de près de 62.000 mètres carrés de panneaux dans les trois pays. En Roumanie, les investissements dans le solaire seront largement subventionnés par l’Union européenne. En France, le chantier, d’un coût de 1,5 million d’euros, sera cofinancé à hauteur de 25% dans le cadre du Plan de relance.
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