Ensemblier international spécialisé dans l’énergie, l’armement, la sidérurgie et l’industrie, le groupe belge Cockerill Maintenance Ingénierie (CMI) a racheté une partie de l’ancienne caserne Oudinot de Commercy (Meuse) pour y implanter son centre de formation international. Le Campus Cockerill accueillera durant les sept premières années des militaires venus du Golfe persique.
A Commercy (Meuse), la caserne Oudinot n’aura pas eu le temps de virer à la friche militaire. Vingt mois après de départ des militaires du 8ème Régiment d’infanterie, l’ancienne caserne a accueilli l’usine d’aubes composites de Safran-Albany, qui mobilise un investissement de 50 millions d’euros, et s’ouvre aujourd’hui au projet du belge (Cockerill Maintenance Ingénierie) CMI, qui s’apprête à y implanter un centre de formation international pour un montant de 70 millions d’euros.
L’implantation doit beaucoup aux liens entre Gérard Longuet, sénateur de la Meuse, et Bernard Serin, président de CMI et, par ailleurs, président du FC Metz, qui se connaissent depuis plus de 20 ans. En 2011, le dirigeant signale au ministre de la Défense que son groupe est susceptible de remporter un gros contrat militaire à condition d’être en mesure de fournir à son client – un pays du Golfe dont le nom est tenu secret – l’accès à des champs de tirs de la Marne pour faciliter la formation des soldats.
Un an plus tard, alors même que Gérard Longuet a quitté le gouvernement et que le nouveau Premier ministre Jean-Marc Ayrault a accéléré la dissolution du 8ème Régiment d’artillerie basé à Commercy depuis 1792, le général Bertrand Ract Madoux, chef d’État-major de l’Armée de terre, accepte le principe de l’ouverture des champs de tirs de la Marne.
J’ai fait valoir l’argument de l’autorité en rappelant de manière appuyée le devoir de reconvertir les sites militaires délaissés.
Gérard Longuet, devenu administrateur de CMI en 2013
Un an plus tard, CMI et General Motors Canada ont décroché conjointement un contrat d’armement portant notamment sur la fourniture de tourelles équipées d’un canon de 105 mm. Ce marché a accéléré le projet de Campus Cockerill que CMI a officialisé le 2 mars dernier.
L’atout de la discrétion
Ensemblier international basé en Belgique, CMI, qui emploie 4 500 salariés dont 1 100 en France, détient une petite entité de services à Commercy. Excentrée, la commune de 6 300 habitants offre non seulement un site de 10 hectares – cédé pour 700 000 euros à CMI par la communauté de communes – mais aussi la discrétion et les services souhaités pour accueillir le Campus Cockerill.
Le centre de formation d’une capacité de 120 personnes accueillera à compter de 2017 et pour une durée de sept ans des militaires du Golfe qui y suivront trois mois de cours théoriques suivis d’un mois de pratique dans les champs de tirs de voisins. Le campus, qui ne fonctionnera pas en continu, pourra à l’occasion mettre ses installations à disposition d’autres entreprises publiques ou privées du secteur.
Le Campus Cockerill soutient la croissance durable du groupe CMI et contribue par la même occasion au développement économique de cette région.
Bernard Serin le 27 février dernier lors de la signature des actes notariés entérinant l’acquisition partielle du quartier Oudinot
Actif dans l’armement, la sidérurgie, l’industrie et l’énergie – notamment dans le thermique et le nucléaire -, CMI prévoit de réaliser 1 milliard d’euros de chiffre d’affaire en 2015. Il compte à terme ouvrir son centre de formation meusien à l’ensemble de ses salariés, toutes activités confondues.
Le campus comportera 30 000 mètres carrés de bâtiments dont 14 000 mètres carrés de bâtiments neufs.
Les travaux sont attribués sur la base d’appels d’offres classiques, mais nous avons pris soin de bien informer le tissu d’entrepreneurs locaux afin qu’ils puissent se préparer à répondre aux appels d’offres. Par la suite, le projet créera une centaine d’emplois directs et indirects dans des domaines très différents allant de l’hébergement aux loisirs en passant par la restauration ou la formation. Les collectivités sont prêtes à accompagner ces créations d’emplois.
Carole Ruhland, chef du projet Campus Cockerill
Les démolitions ont commencé début mars pour permettre la livraison des premiers bâtiments en été 2016, date à laquelle CMI compte accueillir ses premiers formateurs.
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