« J’ai gardé une âme de journaliste »
Avec 300 communiqués et 60 dossiers de presse diffusés chaque année auprès de 4 000 journalistes, sans compter 20 conférences de presse, des centaines de rencontres et des milliers de coups de fil, Claude Dupuis-Rémond conduit les relations presse du conseil général de la Moselle à la manière d’une rédaction.
Issue de la presse régionale, j’ai gardé des réflexes de journaliste, lorsque j’ai intégré le poste d’attachée de presse nouvellement créé voici six ans. Je trie l’information à la base, je la sélectionne en fonction des différents médias, puis je cherche un angle d’attaque pour décliner une même information auprès de dizaines de médias différents. Je n’ai pas la carte de presse, mais je n’ai aucun regret.
Claude Dupuis-Rémond
La méthode des tête-à-tête Contractuelle rattachée au cabinet du président, Claude Dupuis-Rémond est chargée de médiatiser le planning du président, les comptes rendus des sessions trimestrielles et des commissions permanentes, les événements ponctuels et de répondre aux questions de la presse.
Le métier connaît de fortes variations saisonnières. De septembre à décembre, la communication du cabinet prend beaucoup de temps. A partir du mois de mai, ce sont les manifestations culturelles et les initiatives communales qui mobilisent l’agenda. J’essaie de préparer, en janvier et février, les communiqués annonçant les manifestations de l’été. J’use des conférences de presse avec modération : les grands raouts s’avèrent moins efficaces que les tête-à-tête organisés à la demande. De même, mes communiqués et mes dossiers de presse sont de plus en plus ciblés : je n’envoie pratiquement jamais un même communiqué à l’ensemble des journalistes. En revanche, il m’arrive de rédiger un communiqué à l’usage d’un seul journaliste.
Qualifiée par ses ex-confrères de « plus grande pourvoyeuse de fax du Grand Est », Claude Dupuis-Rémond cible 4 000 journalistes de presse écrite, radio et télé régionaux, nationaux et internationaux.
Je m’efforce de n’envoyer que ce qui peut servir. Je ne contacte certains journaux qu’une fois par an. Je travaille essentiellement avec un noyau dur d’une trentaine de journalistes avec lesquels j’entretiens des relations de confiance. Ils savent que mes infos sont fiables, je sais qu’ils respecteront les embargos si nécessaire.
Les relations humaines ne risquent-elle pas d’engendrer connivence ou fâcheries ?
Nos bonnes relations n’ont jamais empêché les journalistes de faire leur travail. La variété des informations est telle que nous ne risquons pas de travailler en vase clos. Enfin, les journalistes bougent beaucoup. Lorsque certains s’avèrent vraiment pénibles, on peut toujours se dire que l’on ne les regrettera pas.
Claude Dupuis-Rémond
Certains thèmes, notamment en matière d’action sociale ou de coopération transfrontalière, restent difficiles à valoriser. D’autres suscitent un engouement inattendu, tels la récupération, en partenariat avec La Poste, des annuaires usagés, dont la presse régionale et même nationale s’est largement fait écho. Inventoriés par « l’Argus de la presse », les articles citant la Moselle menacent de faire céder les étagères.
J’y suis certainement pour quelque chose, mais pour générer des articles, il faut d’abord des élus pour voter des politiques novatrices et des fonctionnaires pour les mettre en place. Or, la Moselle va bien au-delà des compétences classiques d’un conseil général. Nous menons des politiques pionnières en matière de coopération transfrontalière, de reconstruction des collèges, de sport, de culture. En arrivant dans ce département en matière de relations de presse, j’ai eu l’impression de tomber dans une Rolls que j’aurais bien du mal à quitter.
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