Sous l’égide de l’université de Liège, les chercheurs de quatre universités frontalières, dont celle de Lorraine, mutualisent leurs connaissances pour préserver les déchets géosourcés issus du bâtiment. Le nouveau centre de recherches Cirkla espère décrocher des contrats d’un montant de 5 à 10 millions en cinq ans.
Au coeur de l’ex-Communauté européenne de l’acier et du charbon (Ceca), les chercheurs de l’Uni-GR, qui regroupe sept universités réparties entre la Lorraine, la Sarre, la Rhénanie-Palatinat, le Luxembourg et la Wallonie, lancent un programme commun dédié à la préservation des déchets géosourcés issus du bâtiment. Créé un juin dernier, le centre de recherches Cirkla se propose de récupérer et de recycler les matériaux nobles.
Ce projet ne peut se construire qu’à l’échelle transfrontalière, car nos régions respectives sont trop petites pour organiser le recyclage des matériaux dans leur périmètre respectif.
Eric Pirard, professeur et intervenant du groupe Génie Minéral, Matériaux et Environnement (GeMMe) de l'université de Liège
Certains matériaux mis en oeuvre dans un pays devront donc traverser la frontière – au prix de probables complexités douanières car l’export de déchets est très réglementé – pour trouver de nouveaux débouchés.
Banque de matériaux
Ce handicap est contrebalancé par une recherche sur les matériaux performante dans ces ex-bastions de l’industrie lourde. Cirkla s’appuie entre autres sur l’écosystème de l’IRT M2P de Metz, le réseau d’entreprises environnementales rhéno-palatin Ecoliance ou les bureaux d’études de groupes mondiaux tels ArcelorMittal ou John Cockerill.
Matière noble en voie de raréfaction, le sable pourrait constituer l’un des premiers sujets d’étude du Cirkla.
Qu’il s’agisse du sable dragué dans le Rhin pour être mis en œuvre dans des constructions bien trop éphémères ou de celui, ultrafin, qui entre dans la composition des panneaux photovoltaïques importés de Chine, nous sommes aujourd’hui incapables de récupérer et de valoriser ce matériau.
Eric Pirard
Pluridisciplinaire, Cirkla envisage la création d’une banque de matériaux pour localiser les déchets géosourcés, des formations pour recycler des pans entiers de murs et de parois ou un label régional valorisant des matériaux de construction écoconçus. Dès cet automne, une école doctorale se penchera sur des cas d’études soumis par des entreprises pour travailler sur des business models. Doté d’un budget initial de 40.000 euros, Cirkla espère décrocher des contrats d’un montant de 5 à 10 millions en cinq ans.
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