Contrée par l’hostilité des opposants à l’enfouissement des déchets nucléaires, la Commission nationale des débats publics (CNDP) fait preuve d’inventivité pour poursuivre sa mission. Elle lance ce mercredi 18 septembre une première rencontre en vidéo entre citoyens, experts et représentants de l’Andra. L’Est Républicain et le Journal de la Haute-Marne ouvriront leurs colonnes aux lecteurs et publieront l’intégralité des questions et avis sur le site de la commission (débatpublic-cigeo.org).
Avec dix ans de recul, Correspondances Lorraines apporte un éclairage au débat. Si riche puisse-t-il être, le débat virtuel que la CNDP prévoit sur huit semaines ne répondra certainement pas aux questions que soulève depuis plus de quinze ans la perspective de l’enfouissement de déchets hautement radioactifs dans le sous-sol meusien. Les inconnues persistent quant au transport des fûts, au mode d’entreposage et à la nature même des combustibles usagés voués à l’enfouissement. Des craintes à court terme pour la sécurité des salariés et des installations supplantent les interrogations à l’échelle des siècles et des millénaires.
A ce jour, Meusiens et Haut-Marnais disposent de fort peu d’éléments pour évaluer l’impact économique, social et environnemental du projet Cigéo sur leurs fragiles territoires ruraux. Quelle qu’en soit la forme, un tel débat ne peut être mené rondement. Celui que mène aujourd’hui la CNDP constitue pour l’Andra l’indispensable formalité qui lui permettra de déposer dès 2015 la demande d’autorisation de création de Cigéo. Le processus engagé voici 15 ans avec l’annonce de la création d’un laboratoire de l’Andra à Bure se poursuit sans susciter grand émoi sur le plan national. De tous les débats contemporains, Cigéo constitue pourtant le seul à pouvoir prétendre alimenter l’actualité durant des siècles et des siècles.
À la tribune
Je continuerai à me battre pour que chaque citoyen ait le droit à l’expression.
Laurence Monnoyer-Smith, vice-présidente de la CNDP
En matière d’enfouissement des déchets, on décide d’abord, on débat ensuite.
Claude Kayser, maire-adjoint de Menil-la-Horgne (Meuse)
Le débat est actuellement impossible en salle, mais il se poursuit sur Internet, où il déjà généré dix cahiers d’acteurs.
Claude Bernet
À la Une
La Commission nationale du débat public a dû interrompre la réunion publique du 17 juin à Bar-le-Duc. Les opposants au projet Cigéo ont empêché la prise de parole des participants.
La Commission nationale du débat public (CNDP) s’était pourtant efforcée d’éviter les erreurs de la première réunion publique organisée à Bure le 23 mai 2013. Ce 17 juin, le hall des Brasseries de Bar-le-Duc était largement suffisant pour accueillir les quelque 400 participants arrivés dès 19 h.
La table ronde organisée par la Commission nationale du débat public le 6 juin 2013 entendait recadrer une concertation particulièrement mal engagée. La promesse d’instaurer « une nouvelle forme d’écoute » ne suffira pas à apaiser un débat de plus en plus tendu sur le projet d’enfouissement des déchets radioactifs porté par l’Andra.
La table ronde organisée par la Commission nationale du débat public (CNDP) s’est tenue, le 6 juin, en présence d’une trentaine de représentants des syndicats, chambres consulaires, représentants de l’Etat et de l’Andra, mais en l’absence des associations d’opposants, qui avaient décliné l’invitation.
Contesté avant même son ouverture, le débat public sur le projet d’enfouissement de déchets hautement radioactifs dans le sud de la Meuse débutera au printemps prochain et s’annonce houleux.
Implantée dans le laboratoire de Bure (Meuse), depuis quinze ans, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a eu tout loisir de présenter le stockage profond de ces déchets comme une réponse sûre et pérenne à la question abyssale des résidus ultimes de l’industrie nucléaire. L’agence estime même avoir démontré la capacité de confinement de la couche d’argile souterraine des alentours de Bure.
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