La Caisse d’épargne Lorraine Champagne-Ardenne a créé un contrat d’étudiant salarié pour mieux gérer ses temps partiels. Travaillant le mercredi, le samedi matin et durant les vacances scolaires, les conseillers juniors s’assurent un revenu tout au long de leurs études.
Neuf étudiants suivant des cursus sans lien direct avec la banque ont intégré, depuis la rentrée universitaire, les agences de Metz, Reims et Nancy de la Caisse d’épargne Lorraine Champagne-Ardenne (Celca). Totalement distinct du job d’été ou de la formation en alternance, leur contrat “conseiller junior” constitue un CDI ne différant d’un poste classique que par un emploi du temps particulier.
800 heures annuelles
Travaillant le mercredi, le samedi matin et durant les vacances scolaires, les étudiants occupent les périodes de congés les plus de ? mandées par leurs collègues tout en poursuivant leur cursus. Lissées sur l’année, les 800 heures annuelles assurent aux conseillers juniors un salaire mensuel compris entre 700 et 800 euros net sans limitation de durée. Temps partiel, temps choisi et congés parentaux se sont largement répandus parmi les 2 256 salariés de la banque, faisant parfois tourner la gestion des plannings au casse-tête.
Lorsque trop de salariés demandent leur mercredi ou leur samedi, il devient impossible de répondre favorablement. Le nouveau contrat permet à l’étudiant de s’inscrire durablement dans l’effectif de l’agence tout en déculpabilisant ses collègues qui demandent leur mercredi.
Carole Grandjean, responsable du service gestion de carrière et recrutement à la DRH de la Celca
Conduite par la direction générale des services, la réflexion sur l’aménagement du temps de travail a conduit à la création de ces contrats inédits. Rattachés au directeur d’agence au terme d’un parcours d’intégration classique, les conseillers juniors traiteront les opérations bancaires courantes et développeront la relation commerciale des clients particuliers.
Alors que l’on ne propose souvent aux étudiants que des jobs précaires, ce contrat constituera un véritable tremplin vers la vie professionnelle pour ces jeunes. S’ils s’impliquent dans leur emploi, ils se verront probablement proposer un poste à temps plein.
Sylvie Krenk, représentante locale et nationale du SNE-CGC
Davantage d’échanges universités-entreprises
Visant les étudiants en DUT (gestion des entreprises et des administrations ou techniques de commercialisation), en écoles de commerce ou en fac de droit ou d’économie, la banque a préparé le terrain en amont en présentant son nouveau contrat à une quinzaine d’universités et de grandes écoles de Reims, Nancy et Metz. D’abord surpris par cette proposition inédite, le corps enseignant s’est dit prêt à faire preuve de souplesse pour aider les étudiants à concilier études et travail.
Intégration facilitée
Cette initiative nous intéresse beaucoup, car elle nous permet de développer les relations entre entreprises et universités. Quatre de nos étudiants ont été recrutés, et nous sommes disposés à aménager leurs horaires pour faciliter leur intégration professionnelle.
Bernard Heulluy, directeur du collegium de technologie de l’université de Lorraine, qui regroupe les huit IUT de Lorraine
Écoles et universités ont relayé les offres d’emploi de la banque. Également diffusée sur Facebook par le service communication de la Celca, l’annonce a intéressé 134 candidats, dont 30 ont été reçus en entretien. La dizaine d’étudiants-salariés recrutés suivent des cursus divers, de la licence de droit à la prépa hypokhâgne. Observée attentivement sur le plan national, l’expérience de la Celca pourrait se dupliquer dans d’autres régions et s’élargir à d’autres corps de métier.
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