Quasi octogénaire, l’entreprise de travaux publics Lingenheld, implantée en Moselle, mise sur la valorisation des matériaux de construction, des déchets méthanisables et des friches industrielles pour atteindre à moyen terme 300 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Lingenheld accélère son modèle de circuits courts appliqué à la construction. Basé dans le village mosellan de Dabo depuis 1945, le groupe, initialement spécialisé dans les travaux publics, essaime ses plateformes de valorisation de déchets dans le Grand Est, multiplie ses chantiers de travaux spéciaux et étend son champ de compétence jusqu’à l’aménagement et à la promotion immobilière.
La cinquième génération a intégré le groupe familial, qui affiche 195 millions d’euros de chiffre d’affaires et compte 570 salariés. Elle s’appuiera sur un plan de développement concocté en famille. Présenté aux salariés ce printemps, le « Cap 30 » se fixe d’ici à la fin de la décennie un objectif de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 700 salariés.
Quatre pôles métiers
Nous consoliderons nos quatre pôles en accordant une importance toute particulière au pôle immobilier, qui alimentera nos autres métiers.
Franck Lingenheld, président du groupe
L’activité travaux publics représente toujours près de la moitié du chiffre d’affaires et de l’effectif du groupe, mais l’ère des grands chantiers paraît révolue.
En revanche, les nombreuses friches industrielles du Grand Est offrent au groupe l’opportunité de démontrer son savoir-faire en matière de travaux spéciaux (démolition, désamiantage et démantèlement), de traitement des déchets de bâtiments, puis d’aménagement. Portés par les filiales Deltaménagement et Delta Promotion, les projets de nouveaux quartiers ou zones d’activité se concentrent à 60 % sur la Lorraine, principalement à la frontière luxembourgeoise, et débordent sur l’Alsace.
Méthanisation brevetée
Pour conforter ses ambitions, Lingenheld consacre 20 millions d’euros à de nouveaux équipements ou matériels. A Oberschaeffolsheim (Bas-Rhin), la plateforme « historique » s’est dotée d’un poste d’enrobés d’un coût de 6 millions d’euros. Le centre de valorisation de Metz-Nancy Lorraine, où s’érigent des locaux flambant neufs, s’est équipé d’une station de lavage physico-chimique de sables et de cailloux. Le groupe aménage une nouvelle plateforme de valorisation et de méthanisation près de Reims.
Lingenheld investit également dans de nouvelles foreuses pour son entité de travaux spéciaux luxembourgeoise LTS, ou dans des stations de méthanisation. Dénommées Methavos, huit installations, construites pour le compte de tiers ou exploitées en direct, valorisent des rebuts agro-industriels, des aliments périmés ou des intrants agricoles. Détenteur d’un brevet de méthanisation par voie sèche, Lingenheld envisage l’implantation de trois nouvelles unités chaque année en France et à l’international.
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