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Bernard Hagelsteen, préfet de Lorraine

« Opérations ferroviaires : la Lorraine, première région de France »

« Opérations ferroviaires : la Lorraine, première région de France »

Quelles priorités définissez-vous en matière d’infrastructures routières et ferroviaires ?

Bernard-HagelsteenTant pour les routes que pour le rail, la saturation du sillon lorrain constitue un problème majeur affectant à la fois le transport des voyageurs et la circulation des marchandises. Le conseil régional, en charge des trains express régionaux depuis janvier dernier, est très soucieux de la régularité de la desserte le long du sillon lorrain. En matière de fret, nous souhaitons développer l’axe fret Belgique-Longwy-Toul à l’Ouest du sillon mosellan. La fluidité de la jugulaire ferrée Nord-Sud selon un axe reliant l’Allemagne et le Benelux à la vallée du Rhône constitue une priorité nationale. Plusieurs goulots d’étranglement subsistent dans cet ensemble et nous devrons y apporter des réponses au cours des 15 prochaines années.

Dans le domaine routier, l’A 31 supporte trois types de circulations : le trafic de grande distance, les liaisons locales et régionales et le transit d’une zone industrielle à l’autre. Le contrat de plan apporte une première réponse grâce au contournement Sud Est de Metz et à la VR 52, qui constituent des itinéraires alternatifs à l’A 31. Les travaux d’aménagement prévus sur la Nationale 4 contribueront également à faciliter la circulation en région. Lors de sa visite en juillet dernier, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a pris note du dossier de l’A 31. Il reste aujourd’hui à obtenir un consensus des élus pour mettre en place un nouvel équipement.

Les élus Lorrains s’inquiètent des retards dans les réalisations ferroviaires, notamment la création de la ligne européenne à grande vitesse (LGV Est). Que leur répondez-vous ?

Le budget consacré au rail dans le contrat de plan Etat-région a été multiplié par 40 pour être porté à 125 millions d’euros. Aujourd’hui, la Lorraine est la première région de France pour l’engagement d’opérations ferrées. Les premières années des contrats de plan sont toujours consacrées à des études préparatoires. Il serait injuste de considérer que l’Etat a pris du retard : nous avons déjà affecté 37 % des crédits attribués au fer et l’avance que nous avons prise par rapport à d’autres régions nous permettra peut-être d’anticiper sur d’autres opérations, comme le réaménagement du nœud de Frouard, en Meurthe-et-Moselle. Cette opération consistera à accélérer la circulation du fret de manière à libérer l’axe Baudrecourt Nancy pour le passage du TGV Est. Le décalage entre l’annonce des projets et le lancement des appels d’offres ne correspond pas à un retard, mais au déroulement normal des procédures.

2003 constituera une année importante en termes de réalisations. Pour conforter le suivi des chantiers du TGV Est, nous instaurons une réunion trimestrielle de l’ensemble des financeurs du projet. Enfin, la question de l’implantation ou non d’une gare d’interconnexion à Vandières (Meurthe-et-Moselle) a soulevé de nombreux débats. A mon sens, il est urgent de mener à bien la déclaration d’utilité publique, toute la déclaration d’utilité publique et rien que la déclaration d’utilité publique. La gare d’interconnexion de Vandières n’y figure pas, mais la DUP ouvre le champ à des réalisations ultérieures. Ne menons pas aujourd’hui des débats qui ne seraient plus appropriés d’ici à quelques années. La priorité consiste à faire arriver au plus vite le TGV à Metz, Nancy et Strasbourg. Les débats secondaires sont de nature à ralentir le projet.

Le contrat de plan arrive à mi-parcours. Quelles orientations intermédiaires vous ont-elles été soumises ?

Nous étudions des ajustements et des réévaluations, mais aucune proposition n’a encore été contractualisée. Nous développerons certainement l’approche territoriale du contrat de plan à travers les contrats de pays ou d’agglomération. Nous intégrons dans nos réflexions l’aménagement des anciennes friches sidérurgiques de Belval, situées pour partie en Moselle, mais essentiellement au Luxembourg. La requalification de ces friches constitue un enjeu important pour la Lorraine. Nous souhaitons devenir partenaires de ce projet, voire acteurs en matière d’organisation des dessertes.


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Pascale Braun

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