Le tribunal de commerce de Nanterre a retenu l’offre du français Asco Industries, écartant la candidature du brésilien Gerdau, l’autre prétendant crédible à la reprise du sidérurgiste français Ascométal.
Le « patriotisme économique » l’aura emporté dans le bras de fer qui opposait depuis début mai les quatre candidats à la reprise d’Ascométal, placé en redressement judiciaire le 7 mars dernier. Le tribunal de commerce de Nanterre a retenu l’offre d’Asco Industries, unique proposition française portée par Frank Supplisson, ex-directeur de cabinet de Christine Lagarde et d’Eric Besson, soutenu par Guy Dollé et Noël Forgeard.
La CGT et la CFDT soutenaient sans enthousiasme excessif cette offre de reprise d’un montant de 230 millions assortie de la promesse de conserver la totalité des 1 862 emplois du groupe sidérurgiste. Le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg et le président du conseil régional de Lorraine s’étaient également montrés sensibles à l’argument patriotique, promettant respectivement 35 et 3 millions d’euros de prêts à Asco Industries pour soutenir sa décision d’implanter son siège social en France, et plus précisément sur le site d’Hagondange. Ce choix est certainement dicté par des considérations d’ordre financier, les locaux de l’usine mosellane s’avérant bien moins coûteux qu’un siège social parisien.
Nous espérons que l’offre retenue permettra d’assurer un avenir à Ascométal. Les investissements prévus sont minimaux et expriment plus une volonté de statu quo qu’une grande ambition et nous nous interrogeons quant à la solidité financière des repreneurs.
Jean Wendenbaum, délégué syndical CFE-CGC d’Ascométal à Hagondange
Les quatre actionnaires individuels – Frank Supplisson, Jacques Schaffnit (actuel président d’Ascométal), Guy Dollé et Noël Forgeard – n’apportent que 10 % des fonds, 80 % des apports provenant de groupes financiers majoritairement étrangers. Outre la dette dorénavant caduque de 360 millions d’euros, Ascométal se trouve dans une situation difficile. Le groupe présentait fin 2013 une perte de 40 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 608 millions d’euros. Spécialiste des aciers longs spéciaux, le fleuron de la sidérurgie française a vu le volume de ses ventes fondre d’un tiers au cours des trois dernières années.
Cet article a aussi été publié dans l’Usine Nouvelle : Accéder à l’article
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