Le campus d’ArcelorMittal à Maizières-les-Metz demeure la place forte mondiale de sa recherche sur les procédés et sur l’automobile. Le campus mosellan de 580 salariés a mis au point un acier de troisième génération qui équipera en 2016 les premiers véhicules de série européens.
Les soubresauts d’ArcelorMittal à Gandrange et à Florange n’ont guère affecté le campus d’ArcelorMittal de Maizières-les-Metz, qui demeure le premier site mondial de R&D du sidérurgiste avec 530 salariés répartis en quatre centres de recherche. « Maizières Automotive Products » et « Maizières Process » constituent l’un et l’autre les plus grosses structures mondiales de R&D du groupe avec 180 personnes chacun. L’entité Packaging emploie trente personnes, rejointe en 2009 par la toute jeune division Mining et Mineral créée à la faveur de la diversification d’ArcelorMittal dans l’extraction minière. Opérant pour tous les sites mondiaux du sidérurgiste, la structure emploie dix chercheurs.
Un cœur et une surface
Le campus de Maizières-les-Metz a bénéficié d’un investissement cumulé de 65 millions d’euros au cours des huit dernières années et consacrera 10 millions d’euros à de nouvelles recherches en 2014. Après 18 mois de gel des embauches, les recrutements ont repris cet automne pour compenser les départs et créer 25 nouveaux postes. Doté de nouveaux équipements dont un simulateur de traitement thermomécanique, un microscope électronique à transmission, ou encore, un pilote de tambour granulateur, le site développe une soixantaine de solutions acier en interne, en partenariat avec des universités internationales, nationales et régionales – dont l’Université lorraine – ou en co-ingénierie avec les bureaux d’étude de ses clients.
L’acier, c’est un cœur et une surface. Les traitements de surface ont permis des avancées notables en matière d’anticorrosion et d’allègement. Les chercheurs reportent aujourd’hui leurs efforts sur la métallurgie pour affiner les alliages, gagner en finesse et faciliter la mise en œuvre.
Danièle Quantin, directrice des centres de recherches européens et des ressources humaines de la recherche et du développement d’ArcelorMittal
Ruptures technologiques
Le campus de Maizières a joué un rôle majeur dans l’élaboration de l’acier de troisième génération qu’ArcelorMittal s’apprête à commercialiser auprès des constructeurs européens. Destinée à l’emboutissage à froid, cette nouvelle gamme à très haute résistance constitue une nouvelle étape dans la course à la résistance et à la légèreté qui galvanise le marché de l’automobile depuis plus de 15 ans. Le HF (pour Haute Formabilité) 1050 constitue la première nuance de cet acier permettant d’alléger de 10 % les pièces de structure en alliant résistance et formabilité.
Cette rupture technologique nous paraît aussi prometteuse qu’a pu l’être le lancement d’Usibor voici 10 ans. Destinée à l’emboutissage à froid, la gamme HF complète les produits Usibor et conforte les atouts de l’acier face aux produits concurrents à base d’acier ou d’aluminium.
Jean-Luc Thirion, directeur produits automobiles Global R&D d’ArcelorMittal
Lancée simultanément en Europe et aux Etats-Unis, la nouvelle série est d’ores et déjà produite sur les sites belges d’ArcelorMittal à Gand et à Liège. Les premiers véhicules dotés de ce nouvel acier doivent sortir des chaînes de production en 2016.
Cet article a aussi été publié dans l’Usine Nouvelle : Accéder à l’article
--Télécharger l'article en PDF --