La CFDT, la CGC et la CGE ont dévoilé hier, avec un jour d’avance, leur contre-projet, préparé avec le cabinet d’expertise Syndex, pour sauver le site de Gandrange. ArcelorMittal se donne jusqu’à début avril pour étudier ces propositions.
Avec un jour d’avance, la CFDT, la CGC et la CGE ont présenté les grandes lignes du projet alternatif à 590 suppressions de postes que prévoit ArcelorMittal sur son usine de Gandrange (Moselle).
Le plan de la direction s’appuie sur un rapport industriel à la limite du faux, tant il vise à privilégier les sites allemands du groupe. Le contre-projet démontre la viabilité de Gandrange à un coût inférieur à celui de la fermeture du train à billettes et de l’aciérie .
Edouard Martin, délégué CFDT du comité d'entreprise européen d'ArcelorMittal
Rédigé par le cabinet Syndex, initialement mandaté par l’intersyndicale avant le retrait de la CGT, le projet alternatif préconise le recentrage de Gandrange sur quatre métiers, contre sept auparavant. La moitié de la production serait consacrée aux aciers bas de gamme – le mesh, qui sert à renforcer le béton, et l’acier de tréfilage -, 51 % de la production restant dédiée aux aciers spéciaux pour automobile et aux produits de forge. Le site conserverait ses trois outils – l’aciérie, le train à billettes et le LCB – et maintiendrait ses effectifs à 1 000 salariés.
Le re-wamping de l’aciérie et du LCB mobiliserait 40 millions d’euros, contre 5 millions d’euros pour la mise en place d’un dispositif de formation et de tutorat efficace. Syndex pointe de nombreux dysfonctionnements dans les calculs de prix de revient, la gestion des compétences, les choix énergétiques et la mauvaise maîtrise de la qualité, qui aurait fait perdre 150 millions d’euros au site au cours des deux dernières années.
La nouvelle configuration permettrait au site de retrouver l’équilibre en juin 2009, puis de générer des bénéfices. La direction prendra officiellement connaissance de ce plan lors du comité d’entreprise prévu demain, 14 mars. Elle aura jusqu’au 28 mars pour formuler une réponse écrite et jusqu’au 4 avril pour présenter une réponse officielle.
Le compte à rebours commence aujourd’hui : nous souhaitons que l’Etat organise sans attendre une ou plusieurs tables rondes et qu’il démontre sa capacité de s’engager dans le sauvetage de Gandrange.
Edouard Martin
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