Prévue ce jeudi en milieu d’après-midi, la visite en Moselle d’Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement économique, inspire les pires inquiétudes parmi les salariés d’ArcelorMittal.
Après six mois d’angoisse et de silence, les salariés d’ArcelorMittal espèrent obtenir cette après-midi des réponses quant au redémarrage de la filière liquide en arrêt depuis plus d’un an sur le site mosellan de Florange. Selon le quotidien Libération, c’est bien l’arrêt définitif qui se profile pour les deux derniers haut-fourneaux de Lorraine. Le projet Ulcos, qui devait voir l’émergence d’un site pilote de captage et de stockage de CO2, n’aura été qu’une chimère.
Reste l’hypothèse d’une “loi Hollande”, qui permettrait aux collectivités de reprendre les installations pour un euro symbolique et d’organiser la cession à un éventuel repreneur. Evoqué à la veille des élections présidentielles par le candidat François Hollande lors de sa visite à Florange, le projet de loi n’a pas encore été présenté. Le texte ouvrirait la voie à une expropriation pour l’heure inédite.
Le non-redémarrage signifierait la suppression de la filière à chaud, qui emploie aujourd’hui 1 100 sidérurgistes pour la plupart âgés de plus de cinquante ans. Le plan social pourrait ainsi s’avérer quasi-indolore, mais il condamnerait définitivement un savoir-faire irremplaçable. La pérennité de la filière froide (finitions des aciers et packaging) paraît elle aussi compromise. Les aciers haut de gamme produits à Florange sont certes très prisés, mais l’usine perdrait ses avantages de site intégré s’il devenait définitivement tributaire de l’approvisionnement extérieur.
La filière Packaging semble plus alarmante encore. Elle emploie 500 salariés condamnés au chômage technique depuis plusieurs mois. Les collectivités pourraient donc hériter pour l’euro symbolique d’un site en grand péril.
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