Mardi 19 février, la direction présentera au comité d’entreprise les mesures concrètes en vue de l’arrêt définitif des hauts-fourneaux. L’extinction des cowpers, que le sidérurgiste compte anticiper, risque de rallumer la colère d’une intersyndicale bien décidée à maintenir sur les deux hauts-fourneaux une espérance de vie symbolique.
Dès vendredi 15 février, la visite du Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) a ravivé la crainte d’une extinction anticipée des cowpers du haut-fourneau P3 sur le site Patural de l’usine de Florange (Moselle). Président du CHSCT, Michel Helleisen a constaté l’extrême vétusté du haut fourneau à l’arrêt depuis juin 2011 et évoqué la possibilité de couper au plus vite les vannes de gaz qui alimentent le bloc de chauffe. L’intersyndicale CFDT-CGT-FO d’ArcelorMittal Florange a réagi avec indignation à cette éventualité.
La direction n’a pas le droit d’arrêter unilatéralement les tours de chauffe, et en aucun cas avant la procédure d’information-consultation prévue fin mars
Edouard Martin, porte-parole de l’intersyndicale CFDT-CGT-FO d’ArcelorMittal Florange
La direction a démenti le soir même l’arrêt des cowpers, mais réitère son intention d’éteindre ceux du P3 avant la fin du mois de février si la sécurité des salariés paraît menacée. Le groupe assure que cet arrêt ne remettrait nullement en cause ses engagements. L’accord conclu entre ArcelorMittal et le gouvernement en décembre dernier stipule que le fonctionnement de toutes les installations de la phase liquide sera arrêté en toute sécurité à l’issue de la procédure légale.
“Nous nous sommes engagés à maintenir les installations sous cocon durant six ans, mais cela ne signifie en aucun cas que nous laisserons les cowpers brûler durant toute cette période. Ils arriveraient en fin de vie bien avant et seraient, de toute manière, incompatibles avec le redémarrage de nouvelles installations. D’ici à 2018, ArcelorMittal réévaluera la possibilité de redémarrer le haut-fourneau P6 à Florange. Dans cette configuration, l’installation sera complètement refaite pour être compatible avec le projet Ulcos“, explique le groupe, qui estime nécessaire de clarifier les ambiguïtés circulant à propos du maintien de la flamme.
De fait, l’intersyndicale CFDT-CGT-FO d’ArcelorMittal de Florange voient dans le pacte conclu en décembre un accord “scélérat et inacceptable” et a exprimé dès le 3 janvier son opposition absolue à l’arrêt de l’alimentation en gaz des deux derniers hauts-fourneaux de France. La pétition pour le maintien de la filière liquide a déjà réuni plus de 31 000 signatures.
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