Le sidérurgiste pourrait fermer la cokerie de Florange dès 2022-2023. Peu compétitif, le site de 170 salariés pourrait notamment payer la contraction de la demande d’acier.
En Moselle, la fermeture de la cokerie d’ArcelorMittal paraît inévitable. Le sidérurgiste évoquera ce lundi la fermeture de la cokerie de Séremange-Erzange, attenante de Florange. Peu compétitif, le site de 170 salariés pose des problèmes de pollution et de santé au travail.
Ce lundi, le conseil social et économique central d’ArcelorMittal présentera certainement l’hypothèse d’une de la fermeture de la cokerie de Séremange-Erzange, attenante de Florange (Moselle). Cette infrastructure vieillissante, qui emploie 170 salariés en CDI et une cinquantaine d’intérimaires et de sous-traitants, alimente pour l’heure la cokerie de Dunkerque. Le sidérurgiste, dont les comptes ont replongé dans le rouge en 2019, voit la demande d’acier se contracter et prévoit une surcapacité de coke en Europe. Le site lorrain se trouve sur la sellette.
Le coke de Séremange-Erzange est de loin le plus cher d’Europe. Les investissements qu’il faudrait pour réduire ses émissions rendraient la cokerie encore moins compétitive et seraient plus utiles sur les lignes de galvanisation pour l’automobile, qui représentent l’avenir de Florange.
Xavier Le Coq, président du syndicat national CFE-CGC Sidérurgie
L’usine mosellane, qui vient de mettre en service une ligne d’Usibor d’un montant de 89 millions d’euros, emploie 2.200 salariés et peine à recruter. Le reclassement du personnel de la cokerie, dont plus de la moitié pourraient bénéficier de départs anticipés, s’en trouverait facilité.
Nuisances
Le Green Deal en cours d’élaboration à la Commission européenne prévoit d’imposer à la sidérurgie une réduction de 30 % des émissions de CO2 d’ici à 2030, moyennant un mécanisme de régulation visant à protéger l’industrie européenne laisse peu de chances à Séremange-Erzange. Très engagé dans la performance énergétique, le site ArcelorMittal de Dunkerque vise l’autosuffisance énergétique à moyen terme. La cokerie de Séremange-Erzange, dont la longévité n’excède pas une dizaine d’année, perdrait ainsi son unique client. Les collectivités locales se montrent par ailleurs de plus en plus hostiles aux nuisances environnementales générées par la cokerie. En novembre dernier, le maire de Florange a déposé plainte suite à un énième rejet d’acide sulfurique dans la Fensch – l’élu en a comptabilisé 14 en l’espace de deux ans. L’inspection du travail pointe quant à elle régulièrement des taux d’expositions aux HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) importants auxquels sont soumis les salariés.
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