« Le photovoltaïque agricole va exploser à court terme »
Quelles énergies renouvelables les agriculteurs sont-ils susceptibles de générer ?
Les panneaux solaires thermiques peuvent servir aux producteurs laitiers à chauffer l’eau qu’ils utilisent pour laver les cuves et les robots de traites, mais à raison de 200 litres par jour, le retour sur investissement est lent. En revanche, les bâtiments agricoles peuvent servir à fixer des capteurs photovoltaïques. Le secteur est promis à une explosion au cours des prochains mois. Quatre agriculteurs figurent parmi les 15 candidats ayant répondu à l’appel à projets photovoltaïque du conseil régional de Lorraine, pour des projets allant de 100 à 200 m2 de panneaux.
Lancé en 2003, le projet Interreg Agricométhane, visant à développer la biométhanisation agricole en Lorraine, au Luxembourg et en région wallonne, arrive à son terme. Quel bilan en tirez-vous?
En dépit des efforts de recherche et de formation, les contraintes pesant sur la méthanisation ne sont pas encore levées. Alors que l’Allemagne compte environ 5 000 stations de méthanisation, nos trois régions en totalisent moins d’une trentaine, surtout concentrées au Luxembourg, où les agriculteurs bénéficient de fortes subventions et d’un bon prix de rachat de l’électricité. La Lorraine, qui a accueilli la première station de méthanisation de France à Migneville, en Meurthe-et-Moselle, porte un nouveau projet dans le Jarnisy. Une trentaine de producteurs envisagent de créer une installation collective qui permettrait de chauffer une piscine intercommunale. Mais les effluents d’élevage ne suffisent pas et il est difficile de réorienter les autres déchets méthanisables, issus des certaines industries, de la tonte ou des cantines, pour sécuriser l’approvisionnement des stations de méthanisation. Les fermes sont de surcroît isolées, ce qui crée des problèmes de réseau.
Existe-t-il une maîtrise d’œuvre qualifiée et des fournisseurs suffisants pour réaliser ces installations ?
Pour créer une station de méthanisation, le matériel se trouve facilement : il faut deux à trois cuves, des pompes, des canalisations et un cogénérateur. Nous nous trouvons à proximité de l’Allemagne, où la méthanisation a généré 15 000 emplois. A l’étroit dans un marché saturé, ces spécialistes sont tout prêts à intervenir sur le marché français.
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