Leader européen de l’ingénierie et du conseil en technologies, Alten a repris début avril l’ensemble des filiales de Geci International, sauvant 700 emplois. Plombé par l’échec du Skylander, petit avion qui devait être assemblé en Lorraine, le groupe a évité de justesse le dépôt de bilan. 110 emplois et 16 millions d’euros auront été perdus dans l’aventure.
L’échec de l’avion Skylander, qui mettait en péril le groupe Geci International tout entier, a connu un épilogue heureux avec le sauvetage de 700 emplois, dont 450 en France. Placé en procédure de prévention depuis 2012, le groupe dirigé par Serge Bitboul devait être placé en redressement judiciaire le 22 novembre 2013 et risquait de connaître le même sort que sa filiale meurthe-et-mosellane Sky Aircraft, liquidée le 16 avril précédent. Sollicité in extremis, le cabinet parisien Cahn avocats Associés est parvenu à mettre en place les conditions d’une reprise par le groupe Alten, spécialiste du conseil technologique fort de 14 000 ingénieurs et implanté dans 16 pays.
Travaillant pour l’ensemble de l’industrie aéronautique et aérospatiale – dont Airbus et EADS -, Geci International avait accumulé un passif fiscal et social de 20 millions d’euros auquel s’ajoutent plus de 21 millions d’euros d’aides accordées par le conseil régional de Lorraine pour développer le projet Skylander.
Le sauvetage a nécessité l’accord des pouvoirs publics, qui ont accepté de geler une partie des dettes. Le conseil régional de Lorraine, qui affirmait son intention de récupérer l’intégralité des aides accordées, a procédé à plusieurs saisies conservatoires – toutes contestées par Geci – avant de revoir ses prétentions à la baisse. Un accord prévoit dorénavant le remboursement par Geci International de 5 millions d’euros, soit moins d’un quart des sommes engagées par la collectivité – la question du remboursement intégral restant en litige devant les tribunaux de Metz et de Briey. Enfin, l’AMF a accepté de procéder à une offre publique de retrait de Geci International, coté sur Euronext.
110 emplois de perdus avec la disparition de Sky Aircraft
Ces obstacles étant levés, les tribunaux de commerce de Paris et Nanterre (Hauts-de-Seine) ont homologué la cession à Alten des quatre sociétés de Geci et ses filiales françaises, allemande, espagnole et roumaine, sauvant ainsi 700 emplois qualifiés.
Cet épilogue laisse en revanche un sentiment d’amertume en Lorraine, où la disparition de Sky Aircraft a entraîné 110 licenciements. Du rêve d’avion lorrain ne subsistent que des plans, dessins et maquettes. Propriété des créanciers de Sky Aircraft, ces actifs représentent près de 100 millions d’euros d’investissement, que Serge Bitboul s’est engagé à valoriser au mieux.
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