Constat d’échec ou retour au réalisme ? L’agence de l’eau Rhin-Meuse, qui affichait en 2009 l’ambition de reconquérir la qualité des deux tiers des rivières et de la moitié des nappes, de réduire de moitié des déchets dangereux et de protéger toutes les aires de captation d’eau potable et des milieux humides, a présenté fin 2014 un objectif différé et revu à la baisse.
Son avant-projet de plan de gestion des eaux, qui fera l’objet d’une consultation publique jusqu’en juin prochain, vise le retour de 40 à 50 % des cours d’eau à un bon état écologique d’ici à 2021.
Portés par un enthousiasme post-Grenelle, les acteurs de l’eau ont affirmé une ambition politique, puis l’ont traduite en contrainte juridique alors même que l’on pouvait douter de sa concrétisation. Les mesures complémentaires effectuées sur les 630 masses d’eau identifiée au cours du bassin Rhin-Meuse ont révélé une qualité plus médiocre que prévu. De plus, la qualité de l’eau est fluctuante par nature et varie d’un an sur l’autre en fonction des conditions climatiques et de l’environnement. A la révision du diagnostic se sont ajoutés les aléas de la mise en pratique des traitements prescrits et les incertitudes quant aux mécanismes de guérison. Mais il sera faux d’affirmé que la qualité de l’eau a régressé.
Paul Michelet, directeur de l’agence de l’Eau Rhin-Meuse
Filant la métaphore médicale, le directeur souligne la régression spectaculaire de certaines « maladies », telles le taux d’azote ammoniacal dans le Rhin et dans la Meuse depuis les années 70, et regrette la persistance de certaines pathologies, dont 90 % sont d’origine agricole.
Il faut remobiliser les maîtres d’ouvrage afin qu’ils investissent dans le petit assainissement ou le renouvellement des réseaux. Les grands chantiers ne manquent pas, les têtes et les bras du génie écologique sont là. Les choix budgétaires de l’Etat constituent un facteur aggravant en matière de qualité des eaux.
George Pottecher, directeur d’Hydreos
Le pôle de compétitivité alsaco-lorrain, qui craignait en fin d’année dernière une baisse drastique de crédits qui aurait compromis sa survie, a subi des restrictions qui n’obéreront pas ses capacités d’action. Le pôle entend accompagner ses cent membres, représentatifs d’une filière régionale constituée de 430 entreprises pour 23 000 salariés, dans la conquêtes de marchés régionaux et internationaux.
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