AIEM, spécialiste de l’intégration de systèmes de haute sécurité a reçu le prix de l’Initiative pour la Lorraine 2009.
Discrets, les locaux d’AIEM, sur la zone de la Paix à Algrange (Moselle), n’en sont pas moins surprenants. Même à l’intérieur du bâtiment vidéosurveillé, les portes blindées résisteraient à un fusil d’assaut. Les bureaux regorgent de souvenirs d’Afrique noire ou d’Afghanistan. La pendule murale détaille plusieurs fuseaux horaires. Les trois quarts des salariés de la PME travaillent en effet au Pakistan, au Maroc, au Népal ou au Vietnam. La société va pouvoir accrocher une nouvelle distinction : fin 2009, elle a reçu le prix de l’Initiative pour la Lorraine 2009 décerné par le Cercle Économique Lorrain dont le jury était présidé par François de Wendel, président de Wendel Participations.
Spécialiste de l’intégration de contrôles d’accès, alarmes, blindages et autres dispositifs anti-intrusion, AIEM (8,5 millions d’euros de CA en 2009, 49 salariés) trouve dans l’insécurité mondiale d’indéniables relais de croissance.
Notre force consiste à pouvoir installer en moins d’une semaine un dispositif de sécurité intégré, même dans un pays instable où les grands groupes ne se bousculent pas.
Philippe Kazenas, gérant d'AIEM
De l’Amérique du Sud à l’Afrique noire en passant par le Proche-Orient, la PME sécurise des ambassades, des banques, des aéroports ou des hôpitaux. Seuls les États-Unis restent à l’écart de la prospection, les acteurs de la sécurité y étant jugés trop… paranoïaques.
Les aléas des chantiers dans des pays à risques ont forgé une quinzaine d’équipes atypiques et solidaires. À Algrange, le back-office maîtrise les formalités douanières et la logistique maritime. Sur place, les techniciens spécialisés dans les installations complexes se montrent également baroudeurs avertis sachant passer inaperçus.
Mines de fer
Stanislas Kazenas, père de Philippe, avait repris en 1986 Application Électronique Industrielle Moderne, ex-usine de postes à souder n’employant plus que trois salariés. Le jeune retraité des mines de fer a alors déployé ses compétences d’électricien dans l’énorme chantier que constituait à l’époque la centrale nucléaire voisine de Cattenom. Certifiée et habilitée par EDF pour d’autres centrales françaises, AIEM, alors forte de 35 salariés, a décroché son premier marché étranger en 1993. La sécurisation de l’ambassade de France en Suède allait constituer le top départ de près de vingt ans de course autour du monde.
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