À Châlons-en-Champagne, Ageo a pris le pari de scinder l’activité de son cabinet de courtage en quatre branches et confie à de jeunes loups le soin de les faire fructifier.
Voici trois ans, Éric Oziebala et sa femme, Maryse, ont choisi d’aller à contre-courant. Alors que la plupart de leurs confrères misaient sur la polyvalence de leurs cadres, le cabinet de courtage de Châlons-en-Champagne a refondu complètement une activité pourtant bien portante pour la scinder en quatre.
Recentrer nos compétences sur des métiers précis améliore notre qualité de services. Le client est en droit d’attendre un haut degré d’expertise. De plus, s’il voit son dossier changer trois fois de mains en un an, il ne reviendra pas.
Éric Oziebala, président d'Ageo Courtage
Ainsi ont vu le jour Ageo prévoyance, Ageo risks, Ageo patrimoine et Ageo retraites, ainsi que le grossiste en assurances collectives Viapic. Le groupe ouvre par ailleurs un chantier dédié à l’assurance en ligne, qui mobilise 12 informaticiens.Un associé à la tête de chaque régionOutre le service au client, la restructuration constitue un puissant levier en ressources humaines et développement. Chaque filiale est gérée par un associé – Frédéric Jametton pour la prévoyance, Antoine Giacomotto pour le risque, Alexandre et Micheline Jaboulet-Verchère pour la retraite et Thierry Marchand pour le patrimoine.
Arrivés il y a quatorze ans pour le plus ancien et trois ans pour le plus jeune, ces entrepreneurs recrutent des associés qui développeront leur spécialité en région.Pour l’heure, une quinzaine de petites sociétés ont ouvert en France – essentiellement en région parisienne, en Bourgogne et région lyonnaise. Ageo, qui compte à terme implanter une filiale dans chaque région, a déjà recruté 25 « jeunes loups » associés à parité à la réussite du projet. Aux dires des dirigeants d’Ageo, les candidats affluent.
Le prix d’un cabinet de courtage est inaccessible pour un jeune diplômé et les perspectives de carrière que leur offrent les grands groupes ne leur conviennent pas toujours. Nous leur proposons une solution fondée sur l’équité et le partage.
Éric Oziebala
Tous très qualifiés et présentant au moins une expérience réussie, même courte, en assurance, les candidats sont généralement recrutés par cooptation.La réussite des patrons fait le bonheur des actionnaires
La nouvelle organisation n’a pas tardé à porter ses fruits. Avec 55 salariés et 25 associés, le groupe Ageo a encaissé 7,5 ME en 2007, en progression de 21 % par rapport à l’année précédente après 24 % de progression en 2006. Comptant quelque 6 000 entreprises en portefeuille, le cabinet peut faire jouer un effet de levier pour ses développements futurs et mise en 2008 sur une progression « exponentielle », les 14 sociétés créées en 2007 ayant largement dépassé les prévisions des dirigeants.
Notre projet repose sur l’épanouissement personnel des associés. Ils ne s’investissent pas à fonds perdus et se donnent pleinement.
Éric Oziebala
La famille Oziebala, qui détient 60 % du groupe, voit dans cette pépinière de courtiers un gage de pérennité. Alors que de nombreux confrères peinent à assurer leur succession, les futurs dirigeants de la structure se trouvent probablement déjà en place. Le déploiement national d’Ageo constitue de surcroît un défi pour l’ensemble du groupe.
Dès sa création en 1984, Ageo s’est structuré en deux départements distincts, l’assurance des personnes et l’IARD. Nous avons franchi une nouvelle étape en 1989, lorsque nous avons acquis un cabinet parisien. Le redécoupage que nous avons engagé en 2005 engendre une nouvelle dynamique motivante pour chacun d’entre nous.
Maryse Oziebala
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