Engagé en 2014, le Pacte Lorraine place la filière bois et la rénovation énergétique parmi ses priorités. Mais cette aide financière de l’Etat et de la région a un impact limité à court terme.
Signé à l’automne 2013 à Matignon, le Pacte Lorraine 2014/2016 a pour objectuif de contribuer au redressement industriel de la région tout en assurant « un développement équilibré des territoires ». Doté de 300 millions d’euros apportés à parts égales par l’Etat et la Région, le dispositif a connu une première année mitigée, même si les chiffres annoncés divergent selon les sources. Pour la Préfecture de région, le Pacte a généré 191 projets mobilisant 80 millions d’euros d’aides publiques. Le Conseil économique, social et environnemental de Lorraine, qui dénombre quant à lui 118 projets représentant 41 millions d’euros de subventions. L’institution admet des lenteurs au démarrage, mais tire un bilan plutôt encourageant du Pacte qui entre cette année à mi-parcours.
Son intérêt est d’abord financier. Plafonnée à 25 % les projets des grands groupes et à 45 % pour les PME, l’aide est de nature à débloquer des investissements. Le Pacte conduit également l’Etat, les collectivités, les porteurs de projets et les universités à travailler ensemble dans l’intérêt de tous.
Gilles Schaff, président du groupe de travail Pacte Lorraine au CESEL
Le bâtiment ne figure pas explicitement parmi les grands axes du Pacte, mais s’y retrouve en partie. Inscrits dans le projet de Vallée européenne de l’énergie, des matériaux et des procédés (Veme), le bois, la forêt et l’écoconstruction sont fléchés parmi les filières d’excellence. Le développement d’une « Silver Economie » passe par les progrès de l’habitat adapté. L’axe 3 du Pacte cite parmi ses « territoires pilotes de valorisation des ressources » l’Opération d’intérêt national Alzette-Belval, le traitement des friches et les installations de méthanisation du Sydème à Forbach (Moselle).
La filière lorraine du bâtiment se montre néanmoins sceptique quant à l’intérêt tangible du Pacte à court terme.
Il peut présenter une incidence sur la filière bois, les matériaux ou le numérique, mais ces développements n’ont guère d’incidence sur les entreprises du bâtiment qui se situent en bout de chaîne. Les objectifs affichés en matière de rénovation énergétique sont intéressants, mais pour l’heure, ils n’engendrent pas de marchés.
Olivier Defretin, secrétaire général de la Fédération du BTP de la Moselle et de la Fédération régionale des travaux publics de Lorraine
Travaux sur la plateforme Bâtiment Grenelle
Le pôle fibre du Grand Est, fusionné depuis le 1er janvier avec l’alsacien Energie-Vie, se veut plus optimiste. La nouvelle entité a placé parmi ses projets majeurs la contribution à la plateforme Bâtiment Grenelle, qui pourra intégrer les développements de la maquette numérique portée par des laboratoires lorrains.
La numérisation des éléments de façade pour mener à bien une réhabilitation a déjà dépassé le stade de la réflexion. L’enjeu consiste aujourd’hui à « plugger » sur cette projection un outil industriel capable de réaliser les éléments constructifs dans tous leurs détails.
Jérôme Michel, directeur des projets du pôle Energie-Fibres
Jusqu’en 2016, le Pacte contribuera à accélérer ces projets – pour l’heure confidentiels – jusqu’à la mise en place des nouveaux dispositifs de soutien de la région Alca.
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