Le groupe belge porte avec Veolia un projet de chaudière à combustibles solides de récupération pour son usine chimique de Dombasle qui mobiliserait un investissement de 180 millions d’euros. La conversion énergétique du site aurait lieu au mieux en 2022. L’enjeu économique du projet crée localement l’union sacrée même si plusieurs interrogations subsistent sur le transport des combustibles par la route ou la disponibilité de la ressource.
Plus ancienne soudière de Lorraine, l’usine Solvay implantée à Dombasle (Meurthe-et-Moselle) depuis 1873, a joué la transparence en dévoilant son projet de transition énergétique lors d’une concertation publique du 20 janvier au 13 février.
Cet investissement conséquent de 180 millions d’euros compte remplacer, d’ici à 2022, les trois chaufferies au charbon alimentant actuellement le site par une installation fonctionnant au CSR (combustible solide de récupération). Alimentée par Veolia, cette dernière assurerait une production annuelle de 180 mégawatts par an, tout en réduisant de 50 % les émissions de CO2. Le CSR provient des rebuts du recyclage des déchets ménagers.
Pas de plan B
Il n’y a pas de plan B, mais nous avons un plan A1, A2 ou A3 pour que le projet se fasse.
Nicolas Dugenetay, directeur de l'usine de Solvay-Dombasle
L’annonce s’est tenue lors de la première réunion publique sur Dombasle énergie en janvier dernier. Conforme à la Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), le projet doit pérenniser un site majeur, tant pour l’industriel que pour le bassin d’emploi. L’usine produit chaque année 550.000 tonnes de carbonate et bicarbonate destinés à l’industrie, mais aussi aux usages alimentaires, pharmaceutiques et de chimie fine, et représente un millier d’emplois, dont 500 emplois directs. La hausse prévisible des taxes sur les installations au charbon grèverait la compétitivité du site.
Une ressource en tension
A l’étude depuis deux ans, le projet repose sur la fourniture par Veolia de 350.00 tonnes de CSR par an. Solvay utilise déjà cette technologie sur son site allemand de Bernbourg, mais se pose la question de la disponibilité de la ressource, la France ne produisant aujourd’hui que 300.000 tonnes de cette matière par an.
Le volume de CSR prévu pour Dombasle Energie est conséquent, mais cohérent avec les objectifs de réduction de stockage annoncés par l’Etat sur le Grand Est et les régions limitrophes.
Jérôme Auffret, directeur de projet Energie de Veolia
Le groupe promet la création de 200 à 250 emplois dans les activités de tri, de préparation et de logistique.
La concertation a par ailleurs mis en exergue une transition fâcheuse : le charbon arrive aujourd’hui à l’usine par wagons, mais l’approvisionnement en CSR se ferait par la route à raison de 70 camions par jour. Le dossier sera déposé aux services de l’Etat en mars pour une instruction qui durera jusqu’en novembre. En cas d’accord, la mise en service de Dombasle Energie est envisagée au second semestre 2022.
--Télécharger l'article en PDF --
Poster un commentaire