Après cinq mois de concertations riches et globalement sereines, la Commission nationale du débat public a présenté le bilan qui permettra à la Dreal de statuer d’ici à fin février 2016 sur le projet d’autoroute A 31 bis.
Les 2 738 participants aux réunions et ateliers, les 43 cahiers d’acteurs et les 1 100 visiteurs du site témoignent de l’intérêt pour ce projet majeur, qui prévoit d’aménager 90 km de voies au long du Sillon lorrain.
La quasi-totalité des participants partagent le constat d’une infrastructure essentielle mais saturée, vieillissante et dangereuse. Mais cette unanimité cède vite le pas à des analyses divergentes. Le discours majoritaire insiste sur l’impact que présenterait une autoroute rénovée sur l’attractivité du Sillon lorrain, qui risquerait, faut d’investissements massifs, de faire pâle figure face au Sillon rhénan. « Investir dans les infrastructures, c’est certes initier une relance classique par la demande, mais c’est surtout améliorer l’offre et créer les conditions pour une relance durable », estime la Fédération régionale des travaux publics de Lorraine dans son cahier d’acteurs.
Les sceptiques rappellent pour leur part que projections économiques et démographiques réalisées par les services de l’Etat à l’occasion du projet A 32 voici une vingtaine d’années ne se sont pas avérées. Les expertises supplémentaires sur le barreau Gye-Dieulouard (Meurthe-et-Moselle) et la liaison vers le Luxembourg via Florange (Moselle) semblent avoir conforté les oppositions. Enfin, nombre de participants reposent obstinément la question du financement par la France seule d’un projet d’un coût compris entre 1,1 et 1,4 milliard d’euros pour soulager un flux routier essentiellement saturé par des poids lourds étrangers.
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